Monde

Voilà comment gagner la guerre contre Daech

Temps de lecture : 2 min

Nicolas Hénin, ancien otage de l’État islamique, explique ce qui pourrait nous sauver selon lui.

Nicolas Hénin pendant une conférence de presse en septembre 2014 | ALAIN JOCARD/AFP
Nicolas Hénin pendant une conférence de presse en septembre 2014 | ALAIN JOCARD/AFP

Dans un entretien vidéo accordé à The Syria Campaign —un groupe international de soutien aux civils syriens— et repéré par The Independent, Nicolas Hénin déclare que les bombardements en Syrie représentent un piège tendu à la communauté internationale par Daech.

Pour le journaliste, retenu en otage en Syrie pendant dix mois, la stratégie à adopter pour venir à bout de Daech est simple: interdire le survol des zones contrôlées par les rebelles. Car, selon lui, les bombardements sont les armes qui tuent le plus de civils syriens, ils «n’ont pas touché les [djihadistes], ils ont poussé les gens à rejoindre Daech»:

«Le vainqueur de cette guerre ne sera pas le camp qui a l’armement le plus récent, le plus cher ou le plus sophistiqué, mais le camp qui réussit à ranger les gens de son côté

«Plus bêtes que méchants»

Pendant l’interview, Nicolas Hénin répète que les membres de Daech sont «à côté de la plaque». Il se souvient, entre autres, que, pendant sa période de captivité, l’un des djihadistes occidentaux comparait souvent leur situation au film Matrix, dans lequel les humains vivent dans un monde virtuel et sont, en réalité, contrôlés par des machines:

«Ils suivent intensément l’actualité. Et chaque événement est interprété comme une confirmation de leur prophétie farfelue, selon laquelle […] quatre-vingts armées se joindront pour combattre une armée de musulmans venus du monde entier. Ça illustre bien à quel point ils sont à côté de la plaque.»

Dans une tribune publiée dans le Guardian en novembre, Nicolas Hénin expliquait déjà à quel point les djihadistes de Daech sont «pathétiques»:

«En France, nous dirions qu’ils sont bêtes et méchants. Ils sont sans doute plus bêtes que méchants, même s’il ne faut pas minimiser le potentiel meurtrier de la bêtise.»

Continuer l’accueil de réfugiés

Reste que, pour les vaincre, la destitution de Bachar el-Assad est indispensable d’après Nicolas Hénin:

«Nous devons comprendre qu’il s’agit de deux désastres parallèles pour les civils syriens, et que l’un dépend de l’autre. On ne peut pas combattre l’un sans combattre l’autre. […] Dès que le peuple syrien aura retrouvé confiance en une solution politique, Daech s’écroulera.»

En attendant, continuer l’accueil de réfugiés syriens est une bonne réponse aux menaces de l’organisation terroriste, qui est, d’après lui, désemparée par la volonté de musulmans de fuir ce que Daech considère comme «une terre de rêve».

«C’est pour ça qu’ils ont probablement essayé de manipuler l’opinion publique pendant les attentats de Paris, pour nous faire fermer nos frontières et peut-être, surtout, nous faire fermer nos esprits», analyse Nicolas Hénin.

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