En 2013, 300.000 viols ou violences conjugales et familiales ont été exercés sur des femmes en Inde, soit une augmentation de 26,7% par rapport à l’année précédente. On se souvient qu’en 2012 une jeune femme avait été violée en réunion puis tuée dans un bus à New Delhi. Pourtant, pour certains, les vraies victimes en Inde sont les hommes. On les appelle les MRA, pour Men’s rights activists (les activistes pour les droits des hommes, en français). Plus surprenant, on trouve parmi eux des femmes, s’étonne Buzzfeed, qui a voulu en savoir plus.
La rengaine est toujours la même. Les hommes seraient selon les MRA la cible d’une législation injuste et déséquilibrée. Un point de la loi indienne, établi en 1983, dérange particulièrement les militants pour les droits des hommes et attire des femmes, qui évoquent les histoires tragiques de connaissances masculines, vers leurs associations ou meetings: l’article 498A, qui protège les femmes des violences et éventuels actes cruels de leur mari et entourage.
Ces appellations couvrent aussi les pressions exercées sur les femmes pour le paiement de la dot (la pratique a toujours cours en Inde bien qu’elle soit interdite). L’article permet à la police d’arrêter les époux ou des proches contre lesquels une femme aura porté plainte. Les activistes pour les droits des hommes accusent les plaignantes d’utiliser trop souvent cette loi dans un but malhonnête pour extorquer de l’argent à leur belle-famille. Cependant, aucune donnée tangible ne vient confirmer le bien-fondé de leurs inquiétudes.
Le site du journal Times of India évoquait il y a une dizaine de jours la mobilisation de militants à l’occasion de la Journée internationale de l’homme le 19 novembre. L’occasion pour ceux-ci de manifester pour leurs droits. Si les revendications de la foule semblent floues, l’article de Times of India est beaucoup moins sobre:
«Il y a cent ans, les femmes ont commencé à ressentir le besoin de s’affirmer elles-mêmes et d’affirmer leurs besoins. Aujourd’hui, les hommes ressentent la même pression et éprouvent le besoin de parler des problèmes qu’ils rencontrent tous les jours en raison du sexe auquel ils appartiennent. Les activistes pensent qu’au cours des dernières décennies le courant s’est retourné contre les hommes, faisant d’eux l’objet de beaucoup de discriminations sociales.»