C'était il y a un peu plus de deux ans. Dans le Guardian, Glenn Greenwald révélait sur la base de documents récupérés par Edward Snowden que la NSA, l'agence de renseignement américaine, menait un large programme de collecte des relevés téléphoniques, des Américains. L'un des premiers documents publiés indiquait ainsi que la NSA récupérait quotidiennement les relevés des abonnés de Verizon –l'un des plus gros opérateurs du pays– grâce à une ordonnance secrète.
Cela s'est enfin terminé dans la nuit de samedi à dimanche, explique NBC:
«Depuis dimanche, si le gouvernement veut vérifier les relevés d'un numéro de téléphone spécifique dans une potentielle affaire de terrorisme, il doit faire une demande à l'entreprise de télécoms concerné pour avoir accès à ses données. Le gouvernement ne pourra plus conserver ces données.»
La fin d'une période de transition
Ces données, ce sont les métadonnées. En clair, qui a appelé qui, la durée de la communication... mais il n'est pas possible d'avoir accès au contenu.
Comme le rappelle la chaîne américaine sur son site, «le Président Obama avait annoncé en janvier que cette collecte massive allait prendre fin, et le Congrès l'avait formellement banni en juin, mais il avait autorisé une période de transition de six mois qui se terminait samedi».
Le USA Freedom Act, adopté en juin dernier, rappelle la radio publique américaine NPR «autorise le gouvernement américain à avoir accès à ces informations. Mais, les énormes bases de données des relevés téléphoniques restent désormais entre les mains des opérateurs, et le gouvernement doit passer par des ordonnances pour avoir accès à certains relevés spécifiques.»
Le programme Prism toujours actif
Sur Twitter, l'un des sénateurs qui a mené la charge contre ce programme s'est largement réjoui de sa fin et rappelé notamment qu'il faut protéger les libertés:
My stmt on end of bulk collection of Americans' phone records. It's long overdue. Thank you to all who spoke out. pic.twitter.com/IS7Hl8k9GT
— Ron Wyden (@RonWyden) 29 Novembre 2015
«Après chaque attaque, les politiques qui jouent sur les peurs des Américains appellent à sacrifier les libertés au nom de la sécurité. Je rejette ces appels. Et tant que les Américains continueront à exiger que le gouvernement protège leur sécurité et leurs libertés, je suis confiant en la capacité de notre pays à gérer ces menaces sans sacrifier nos libertés et valeurs les plus chéries.»
NPR rappelle cependant que si ce programme est bel et bien enterré, d'autres n'ont pas été touchés.
«Par exemple, le programme Prism, qui a également été révélé par les documents Snowden et qui collecte beaucoup de données, continue à opérer. Il n'a pas été aussi controversé aux États-Unis, parce qu'il ne cible pas directement les Américains, mais, comme nous l'avons appris avec les révélations Snowden, certaines communications des citoyens américains sont également prises dans le filet.»