Une vice-première ministre suédoise a fondu en larmes au moment d’annoncer le durcissement des règles d’asile pour les réfugiés. C’est la mort dans l’âme et le cœur gros qu’Asa Romson a déclaré que le pays ne pourrait plus accepter tous les réfugiés, rapporte le site Quartz.
Le pays a une longue tradition d’accueil des réfugiés, de tous les réfugiés qui se présentent à ses portes. Mais, ces derniers mois, le nombre de demandes d’asile a battu le record européen du pays le plus sollicité. Comme le montrait une infographie du New York Times que nous avions repérée, la Suède a reçu de janvier à juin, et proportionnellement à sa population, presque quatre fois plus de demandes que l’Allemagne et plus de six fois plus que la France, avec environ 2.360 demandeurs pour 100.000 personnes.
«Superpuissance humanitaire à bout de souffle»
Ces deux derniers mois, le pays qui compte 9,8 millions d’habitants a encore ouvert ses portes à près de 80.000 personnes, comme l’explique Le Monde. Les autorités avaient déjà décidé d’une série de mesures pour faire face au flot de réfugiés. Il y a deux semaines, juste avant les attentats de Paris, le gouvernement avait rétabli un contrôle temporaire aux frontières. «La Suède est une superpuissance humanitaire à bout de souffle», expliquait alors le correspondant du Monde sur place.
«C’est une décision terrible», a dit Asa Romson, écologiste au sein d’un gouvernement social-démocrate. La vice-Première ministre a ensuite égrené les mesures: fin du permis de séjour permanent, restriction du droit au regroupement familial, contrôle renforcé aux frontières, contrôles des papiers d’identité dans les transports, etc.
«Cette image nous a tous fait quelque chose»
Ce n’est pas la première fois qu’un membre du gouvernement suédois pleure, ou semble au bord des larmes, en direct. Une telle situation s’était déjà produite en septembre, comme l’avait repéré alors Le HuffPost, après l’écho mondial provoqué par la diffusion de la photo du petit Aylan Kurdi, enfant syrien mort noyé et rejeté par la mer, face contre sol, sur une plage turque. Interrogée sur la chaîne publique SVT par une journaliste qui lui demandait ce qu’elle ressentait à la vue de cette photo, la ministre des Affaires étrangères suédoise Margot Wallström avait discrètement effacé ses larmes (voir ci-dessous).
«Je pense que cette image nous a fait quelque chose, à nous tous autant que nous sommes. Parce que c’est devenu un visage et un nom, et une histoire. Pas seulement des bateaux avec des foules de réfugiés, mais l’horreur», avait-elle répondu. Oui, les ministres sont aussi des êtres humains. Et parfois, ce n’est peut-être pas si mal qu’ils le montrent.
Swedish foreign minister @margotwallstrom in tears on TV while she was talking about #AylanKurdi. pic.twitter.com/CFV3Y9vDlS
— rashid musa (@Rashid_Musa) 3 Septembre 2015