Il y a quelques semaines, le site Reader.fr vous parlait de Cyprien Verseux, un astrobiologiste français qui a commencé le 29 août dernier une mission bien particulière: s’enfermer dans un dôme à Hawaï pour simuler la vie sur la planète Mars et préparer les futures missions d’exploration de la Nasa en 2030. Une façon d'anticiper les missions racontés dans le film Seul sur Mars, sorti il y a quelques semaines.
Il a publié pour l’instant deux vidéos dans lesquelles il raconte son quotidien avec cinq autres scientifiques. Coupé du monde et de ses proches, il doit vivre en permanence avec les caméras de surveillance de la Nasa, dont le but est de savoir si l’homme peut résister psychologiquement et physiquement à une telle épreuve, loin de la Terre. Dans sa première vidéo, publiée fin octobre il évoquait les manques qu’il avait peur de ressentir pendant cette année «sur Mars»:
«J’imagine que des choses vont me manquer. Mes proches évidemment, mais aussi des choses toutes simples, comme le vent dans mes cheveux ou le soleil sur ma peau, un fruit frais le matin ou un café en terrasse avec des amis.»
Cette phrase prend une tout autre tournure au lendemain des attentats en région parisienne. Et Cyprien Verseux a appris la nouvelle d’une façon bien particulière, enfermé dans son dôme.
«Internet me manque vraiment»
Sur son blog, il raconte que ses collègues de mission lui ont dit le jour des attaques: «Cyprien, tu pourrais être intéressé par ce qu’il se passe.» En ouvrant son ordinateur, il a découvert l’email d’un ami et découvre l’impensable: «Paris, ma ville, a été attaquée par des terroristes. Près de cinquante personnes ont été tuées et d’autres sont retenues en otages.»
Problème, il faut attendre vingt minutes pour qu’un message envoyé du dôme atteigne le poste de contrôle «sur Terre» (et inversement) et impossible d’utiliser le téléphone:
«Isolé dans le dôme, je ne savais même pas que la France était impliquée en Syrie, écrit-t-il. […] Pour la première fois depuis le début de la mission, internet me manque vraiment.»
Dans les jours qui suivent, sa famille, ses amis mais aussi des inconnus lui envoient des nouvelles de France pour le tenir au courant des événements mais aussi de la façon qu’ont les Français de continuer à vivre et de ne pas céder à la panique. «C’est le genre de moments où l’isolement est le plus dur. Dans les futures missions sur Mars, les événements qui auront le plus d’effet sur l’équipage pourraient arriver sur Terre», conclut-il.