Monde / France

Les interventions à l’étranger, une habitude pour le GIGN

Temps de lecture : 2 min

L'envoi de forces du GIGN dans l’optique de mettre un terme à la prise d’otages du 20 novembre 2015 à Bamako, au Mali, entre dans les missions de cette unité d'élite.

Un badge du GIGN sur le bras d'un de ses membres, le 13 mai 2014 | REUTERS/Charles Platiau
Un badge du GIGN sur le bras d'un de ses membres, le 13 mai 2014 | REUTERS/Charles Platiau

Le 20 novembre 2015, une semaine après les attentats qui ont touché la France et sa capitale, une prise d’otage a eu lieu à Bamako, au Mali, dans l’hôtel Radisson. Bilan provisoire: vingt-deux morts parmi les otages. En début d’après-midi, les autorités françaises avaient indiqué, via le porte-parole du ministère de la Défense Pierre-Henry Brandet, qu’une quarantaine de membres du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) quittaient Paris pour le Mali, s’ajoutant au détachement des forces spéciales déjà en place depuis plusieurs heures:

«Les gendarmes du GIGN vont être envoyés vendredi en mission de conseil et de soutien à l’intervention aux forces de sécurités maliennes et dix gendarmes de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) les accompagneront.»

Une intervention de la part de l’unité d’élite de la gendarmerie nationale qui s’inscrit dans ses prérogatives. Depuis 2007, une réforme a regroupé les unités d’interventions sous la bannière du GIGN. La Force d’intervention (FI) du GIGN peut intervenir dans des situations à risques comme le contre-terrorisme aérien et maritime ou encore l’intervention sur bâtiment, notamment dans le cadre de prise d’otages de grande ampleur.

Une unité «engagée dans la lutte contre le terrorisme»

Lors de la prise de commandement du colonel Denis Favier le 7 septembre 2007 de ce «nouveau GIGN», le directeur général de la gendarmerie nationale Guy Parayre décrivait le rôle de l’unité en ces termes:

«Le nouveau GIGN devra faire face, en tous temps et en tous lieux, en France comme à l’étranger, à des situations ou des missions supposant l’engagement d’hommes, de moyens ou de techniques hautement spécialisés, dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme.»

Le directeur général profitait également à cette occasion de rappeler les opérations les plus prestigieuses du GIGN, gardant en mémoire «de nombreuses interventions d’éclat, comme à Djibouti en 1976, en Nouvelle-Calédonie en 1988, à Marignane en 1994, au Zaïre et au Congo en 1997, ou en milieu particulièrement hostile, en Irak, en Côte d’Ivoire, ou encore en Corse».

Si les trois premières opérations citées ont concerné à leur époque le territoire français, Djibouti n’a obtenu son indépendance qu’en 1977, les autres étaient bien en territoire étranger. Les interventions au Zaïre et au Congo en 1997 (une intervention en Algérie a également lieu la même année) ont été mises en place pour protéger les ambassades.

En 1979, une prise d’otages a eu lieu à La Mecque, dans la mosquée al-Haram. Une équipe du GIGN a été dépêchée sur place. Si le rôle des forces françaises n’a jamais été éclairci, on sait toutefois que les gendarmes ont dû se soumettre à une rapide conversion à l’islam pour respecter le lieu saint. Dans ses Mémoires d’État, le créateur du GIGN Christian Prouteau a expliqué que les membres du groupe ne sont pas entrés dans la mosquée mais sont intervenus à distance.

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