Conséquence directe des attaques terroristes du 13 novembre en région parisienne, et de la confirmation de l'implication de Daech dans le crash d'un appareil russe au Sinaï le 4 novembre: la France et la Russie ont intensifié leurs frappes aériennes sur la ville syrienne de Raqqa, fief de Daech.
L'aviation française a bombardé des positions des djihadistes pour la deuxième fois en deux jours dans la nuit du 16 au 17 novembre, indique Le Monde. Le raid était «constitué de dix avions de chasse –Rafale et Mirage 2000– qui ont été engagés à partir des Emirats arabes unis et de la Jordanie» et ont largué 16 bombes, a précisé le ministère français de la Défense. L'armée russe a elle tiré des missiles de croisières sur la ville syrienne, ont confié des sources militaires, toujours au Monde.
Ces frappes, qui s'inscrivent dans la réponse de François Hollande aux attaques terroristes –«La France est en guerre», a t-il déclaré– visent à détruire Daech. Mais elles pourraient aussi avoir d'autres conséquences, comme le souligne Foreign Policy. «Une campagne aérienne plus étendue de la France pourrait augmenter le danger auquel font face les civils syriens au sol», indique le magazine américain.
S'il n'y a pas de données sur d'éventuels dommages collatéraux des frappes françaises pour le moment, cela sera «inévitable», note Foreign Policy, qui ajoute que pour les pays occidentaux, il est certain qu'une intensification des bombardements russes va forcer plus de Syriens à fuir.
Depuis le début de l'intervention russe en Syrie décidée par Vladimir Poutine, l'aviation russe a effectué plus de 1.600 sorties aériennes dans le pays, selon Foreign Policy. «Ils ont aussi contribué à la misère syrienne en envoyant une nouvelle vague de réfugiés syriens loin de chez eux», constate le magazine américain.
Fin octobre, l'ONG Human Rights Watch accusait la Russie d'avoir provoqué la mort de 59 civils lors de deux frappes au nord de la ville de Homs, le 15 octobre. Ils ont «violé les conventions de guerre», affirmait-elle.