Beyrouth (Liban)
Les Libanais ont été nombreux à souligner une émotion planétaire à géométrie variable. La veille des attentats de Paris, Beyrouth comptait ses morts. Quarante-trois personnes ont péri dans l'attaque terroriste la plus meurtrière qu’ait connue la ville depuis 1990, perpétrée elle-aussi par l'organisation État islamique.
Pourtant, à la différence des Parisiens, les Libanais n'ont pas bénéficié de la mise en place de la fonctionnalité «Safety Check» de Facebook pour rassurer leurs proches. Les attentats de Paris ont ensuite occultés ceux de Beyrouth. S'ils sont effarés par ce qui s'est passé à Paris, de nombreux libanais dénoncent aussi avec amertume une compassion non-équivalente pour les différentes victimes du terrorisme.
Ému, Emmanuel Bonne, ambassadeur de France au Liban, a eu un mot pour les Libanais dans son discours précédant la minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris.
«Il n'y a aucune justification au terrorisme. Nous voulons dire donc notre solidarité, notre solidarité à l'égard de tous ceux qui en souffrent, chez nous, à Paris, aujourd'hui. Ailleurs aussi. Ailleurs aussi et surtout ici au Liban. Au Liban où nous agissons avec les Libanais dont nous sommes solidaires dans les épreuves qu'ils traversent eux-mêmes et pour lesquelles nous avons dit nous aussi notre solidarité jeudi passé.»