France

Un espoir pour la mixité au travail?

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Un sondage réalisé par Ipsos et publié par Le Figaro révèle que 87 % des diplômés des plus prestigieuses grandes écoles reconnaissent qu'il existe une différence de traitement entre hommes et femmes pour accéder au «top management». De façon plus générale, 81% d'entre eux constatent cette différence dans le déroulement de leur carrière et 71% dans les salaires. Un sondage similaire, paru dans Madame Figaro en août dernier et réalisé sur un échantillon de population plus large, 71% des Français se déclaraient en faveur des quotas de femmes dans les plus hautes sphères des entreprises. «Les femmes ne représentent que 9 % des administrateurs des grands groupes cotés français, soit moins que dans la plupart des pays développés», déplore Daniel Lebègue, président de l'Institut français des administrateurs (IFA).

Par ailleurs, 55% des personnes interrogées se sont déclarées favorables à la mise en place de quotas visant à assurer la mixité au sein des conseils d'administration, selon cette fois, un sondage commandé par l'association GEF (Grandes Écoles au Féminin) qui réunit des représentants des associations d'anciens de Centrale Paris, l'ENA, les Ponts et Chaussées, l'ESCP, l'Essec, HEC, l'INSEAD, les Mines et Polytechnique. Dans ce pourcentage, les hommes favorables sont un peu moins de la moitié. Pour Véronique Preaux-Cobti, la présidente de GEF, c'est une grande avancée: «En 2002, une écrasante majorité aurait été contre. Aujourd'hui, après des années de bonne volonté sans aucun changement, il y a une véritable prise de conscience que les choses n'avancent pas toutes seules.»

Ce sujet controversé sera abordé lors de la concertation sur l'égalité professionnelle organisée par le gouvernement avec les partenaires sociaux à la mi-octobre. En préalable, un rapport a été remis cet été par Brigitte Grésy, de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales). Ce dernier préconise l'instauration progressive d'ici à six ans d'un quota de 20 % puis de 40 % de femmes dans les conseils d'administration et de surveillance des entreprises cotées de plus de 1 000 salariés ou publiques, sur le modèle de la Norvège. Soutenue par Nadine Morano (secrétaire d'Etat à la Famille), la députée UMP et rapporteur général de l'Observatoire de la parité entre hommes et femmes, Marie-Jo Zimmermann, a déposé une proposition de loi en ce sens en 2008. Anne Lauvergeon, patronne d'Areva, avait d'abord souligné le «côté humiliant» des quotas, avant de changer d'avis et de se dire prête à distribuer 20 % des postes de direction du groupe à des femmes.

Les femmes perçoivent une rémunération inférieure de 27 % à celle des hommes. En attendant, plus de la moitié des diplômés des grandes écoles sondés prédisent qu'il faudra vingt ans pour atteindre la parité. 25 % pensent même qu'il faudra 50 ans pour changer la donne. Véronique Preaux-Cobti est convaincue que la pression viendra de l'Europe, où plusieurs directives en faveur de la parité ont déjà été adoptées. Certains de ces pays, comme l'Espagne, la Norvège et Finlande, ont pris de l'avance.

[Lire l'article complet sur Le Figaro]

Image de Une: Flickr; femme au travail

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