Après les attentats du 13 novembre, des dizaines d’hommes et femmes politiques ont tenu à affirmer leur volonté d’union nationale. Malgré les réactions de quelques-uns pointant «la mosqueïsation de la France» ou le «communautarisme», la tonalité générale est ce vendredi 13 novembre d’afficher solidarité avec le gouvernement et le chef de l’État.
Chez les Républicains, le candidat à la primaire et maire de Bordeaux Alain Juppé a ainsi affirmé que «la France doit faire bloc» tout en affirmant le besoin d’«unité avec les autorités et forces de sécurité». Nicolas Sarkozy a apporté son soutien à François Hollande dans un communiqué: «je soutiens la décision prise ce soir de décréter l’état d’urgence et la fermeture des frontières», a-t-il affirmé. Figure de la «Droite populaire», un des courants les plus à droite des Républicains, le député Lionnel Luca a quant à lui également déclaré que l’union nationale était «nécessaire pour lutter contre le terrorisme». La porte parole de l’UDI Chantal Jouanno affichait quant à elle sa «solidarité totale avec la fermeté du gouvernement».
Seule une voix dissidente semble s'être fait jour: Nathalie Artaud, porte-parole de Lutte ouvrière (LO), qui a déclaré à l'AFP:
«Ces attentats sont des actes ignobles (...) Mais nous n’avons aucune solidarité avec l’État français et avec ses dirigeants politiques. Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd’hui le Moyen-Orient (...) C’est pourquoi Lutte ouvrière n’ajoutera pas sa voix au concert de l’unité nationale. Nous ne partageons rien avec les Hollande, les Sarkozy et les Le Pen».
Campagnes électorales suspendues
À droite comme à gauche, les campagnes électorales ont été suspendues. «Je demande à tous mes colistiers de suspendre les actions de campagne», affirme la tête de liste des Républicains en Midi- Pyrénées-Languedoc-Roussillon Dominique Reynié, alors que la tête de liste socialiste en Île-de-France Claude Bartolone explique aussi la suspension de la campagne. Le patron des socialistes Jean-Christophe Cambadélis a ensuite annoncé la suspension de sa campagne électorale et qu’il convoquait un bureau extraordinaire. Tous les partis jusqu’au Front national ont enfin suspendu leur campagne.
Un tel mouvement d’union nationale avait été également observé le 7 janvier après les attaques à Charlie Hebdo. Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone (PS) et les chefs de file de tous les groupes politiques avaient alors appelé à «l’union nationale» pour «défendre la liberté sous toutes ses formes». Tous les groupes politiques de l’Assemblée avaient appelé à «l’union de toutes les forces républicaines». Un mouvement qui avait été de courte durée puisque le Front national était resté à l’écart des manifestations du 11 janvier. «Les manifestations massives et émouvantes autour de la liberté d’expression qui ont secoué l’Hexagone n’ont ainsi pas empêché la reprise d’un débat sur le contenu de cette notion», notait notre journaliste Eric Dupin. Il est fort possible que les affrontements politiques reprennent là aussi très vite.