Santé / Sciences

Une seule nuit de mauvais sommeil équivaut à six mois d'un régime alimentaire trop gras

Temps de lecture : 2 min

Nuo Nuo et Ning Ning dorment dans leur lit à Pékin le 17 novembre 2012. REUTERS/Jason Lee
Nuo Nuo et Ning Ning dorment dans leur lit à Pékin le 17 novembre 2012. REUTERS/Jason Lee

Selon une nouvelle étude publiée dans le cadre de la semaine de l'obésité début novembre, les conséquences d'une mauvaise nuit de sommeil sont bien plus lourdes qu'on ne pourrait le soupçonner. Les travaux, menés par le centre médical du Cedars-Sinaï à Los Angeles, visaient à examiner la façon dont des privations de sommeil et des régimes alimentaires très gras pouvaient affecter de la même manière l'un et l'autre la sensibilité à l'insuline. Et donc induire l'obésité, puisque l'insensibilité à l'insuline (une hormone essentielle dans la régulation du fonctionnement du tissu adipeux) est très fortement liée à l'obésité.

Or ces travaux montrent effectivement qu'être privé de sommeil pendant une nuit a le même effet négatif sur la sensibilité à l'insuline que six mois d'un régime très gras:

«Quand le corps devient moins sensible à l'insuline (c'est-à-dire "résistant à l'insuline") il est obligé d'en produire davantage pour maintenir le taux de glycémie à un niveau stable. Cela peut éventuellement mener à un diabète de type 2, une maladie qui empêche l'insuline dans le corps de répondre correctement, et qui implique qu'il y ait trop de sucre dans le sang. Le diabète est associé à une série de complications sérieuses, dont les maladies cardiaques. Les individus obèses sont plus susceptibles de développer une résistance à l'insuline et conséquemment, à développer un diabète».

L'un des médecins qui a travaillé sur cette recherche –menée sur des chiens– le docteur Broussard précise:

«Notre étude suggère qu'une nuit de privation totale de sommeil peut être aussi nuisible à la sensibilité à l'insuline que six mois d'un régime alimentaire très riche en matières grasses. Cette recherche démontre l'importance de bien dormir pour maintenir les niveaux de glycémie et réduire les risques de maladies métaboliques comme l'obésité et le diabète.»

Si du coup vous vous demandez ce qu'est une bonne nuit de sommeil pour éviter de tomber dans des difficultés médicales, et à combien d'heures elle équivaut, la réponse est ici. La Fondation Nationale du sommeil, association américaine, a réuni six experts du sommeil et 12 autres experts médicaux pour, début 2015, dévoiler ses recommandations:

  • Les nouveau-nés (de 0 à 3 mois) ont besoin de 14 à 17 heures de sommeil par nuit.
  • Pour les nourrissons (de 4 à 11 mois) entre 12 et 15 heures de sommeil suffisent.
  • Les tout-petits (de 1 à 2 ans) doivent dormir entre 11 et 14 heures par nuit.
  • Pour les enfants d’âge préscolaire (3-5 ans) la fondation préconise entre 10 et 13 heures de sommeil par nuit;
  • Pour les enfants d’âge scolaire (6-13 ans), entre 9 et 11 heures de sommeil;
  • Pour les adolescents (14-17 ans), entre 8 et 10 heures de sommeil;
  • Pour les jeunes adultes (18-25 ans), entre 7 et 9 heures de sommeil;
  • Pour les adultes (26-64 ans), idem, de 7 à 9 heures de sommeil;
  • Enfin pour les personnes âgées (65 ans et plus) 7 à 8 heures de sommeil par nuit suffisent.

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