Depuis le début du mois d’octobre, les jours se suivent et se ressemblent. Pas une journée sans l’annonce d’un décès côté israélien ou palestinien. Déjà près de quatre-vingts morts en à peine une dizaine de jours en Israël, en Cisjordanie et à Jérusalem. Soixante-dix côté palestinien, neuf chez les israéliens. La situation dans la ville sainte est extrêmement tendue, rapporte le New York Review of Book. Le site américain raconte un Jérusalem inquiet et sur les dents:
«Ces derniers jours, Jérusalem est un endroit triste et effrayant. Le centre-ville s’est largement vidé. Que vous soyez juif israélien ou palestinien, un sentiment de danger rôde, aléatoire, épisodique, entièrement imprévisible. Bien que le nombre d'incidents avec des couteaux ait diminué ces derniers jours, dans la rue, vous regardez encore au-dessus de votre épaule.»
Un des chiffres les plus parlants pour décrire cette situation est sans doute celui des demandes pour acquérir une arme de poing. Depuis le début du conflit, ces demandes ont augmenté de 2.000% et le gouvernement de Netanyahou tend à alléger le processus d’obtention. Les services de renseignement tablent également sur une aggravation du conflit, des attaques et des attentats-suicides.
«Être capable de vivre en paix»
Les déclarations polémiques de nombreux hommes politiques, à commencer par celle du Premier ministre Israélien sur le mufti de Jérusalem et la Solution finale, ne font qu'ajouter un peu d'huile sur le feu. Elles laissent à penser que tous les Palestiniens veulent la destruction d'Israël.
Or, ce n'est bien sûr pas le cas. Le journaliste interroge un ami à lui, palestinien du Sud d’Hébron, qui demande l’arrêt des hostilités:
«Tout ce que je veux, c’est la reconnaissance de ma dignité et être capable de vivre en paix, en cultivant mes terres. Je ne veux pas que quiconque, Juif ou Arabe, se blesse. Je ne veux pas voir mes terres volées, je ne veux pas que les colons me frappent ou tirent sur moi, je ne veux pas qu'ils déracinent mes oliviers, et je ne veux pas avoir à obtenir un permis pour voir ma famille à Jérusalem ou Amman ou me rendre à la ville voisine. Je veux être en mesure d’aller à l'hôpital si je suis malade sans être tenu pendant des heures aux barrages routiers. Pourquoi les Israéliens ne comprennent pas cela?»
Mais, face à la multiplication des agressions et des victimes, ces voix pacifiques ont-elles réellement une chance d'être entendues?