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La sécurité de l'aéroport de Charm el-Cheikh pointée du doigt après le crash

Temps de lecture : 2 min

L'hypothèse d'une bombe introduite dans l'avion prend de l'épaisseur.

Des voyageurs à l'aéroport de Charm el-Cheik en 2005 | REUTERS/Nir Elias NIR/CN
Des voyageurs à l'aéroport de Charm el-Cheik en 2005 | REUTERS/Nir Elias NIR/CN

En Égypte, tous les regards se tournent désormais vers l’aéroport de Charm el-Cheikh, d’où a décollé l’Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet qui s’est crashé dans le Sinaï le 31 octobre après s’être disloqué en plein vol. Selon des informations rapportées par CNN mercredi 4 novembre, les services de renseignement américains privilégient l’hypothèse de l’attentat à la bombe commis par l’organisation État islamique ou une de ses filiales. Une piste qui avait d’abord été écartée par les autorités égyptiennes et russes.

Si ce scénario se confirme, cela signifie qu’un terroriste est parvenu à introduire une bombe dans l’avion, soit au moment d’embarquer, soit avant le décollage. C’est cette dernière solution qui est privilégiée par les enquêteurs alors qu’aucun des passagers ne présentait un profil suspect.

En «sous-effectifs»

La chaîne américaine CNN pointe la porosité des contrôles de sécurité à l’aéroport de Charm el-Cheikh: «Alors qu’il y a une présence très visible du service de sécurité, des personnes qui y ont embarqué affirment que la sécurité semble laxiste.»

Sur la page officielle de l’aéroport consacrée aux retours des passagers, de nombreux voyageurs se plaignent du désordre qui règne à l’aéroport, notamment lors du contrôle des bagages. «J’ai voyagé dans de nombreux aéroports à travers le monde mais rien n’est comparable à la pagaille de Charm el-Cheikh», témoigne par exemple un Britannique.

Les experts britanniques qui sont arrivés sur place mercredi 4 novembre font le même constat. «L’équipe a noté que les autorités égyptiennes ont accentué leurs efforts mais qu’il reste beaucoup à faire», a déclaré le cabinet du Premier ministre britannique David Cameron, relaie le Guardian.

Une complicité en interne?

Un officiel américain a également rapporté que, si un engin explosif avait été introduit dans l’avion, les États-Unis ne pensaient pas qu’il eût été conçu pour échapper aux procédures de sécurité de l’aéroport, mais plutôt que l’homme qui l’a introduit dans l’appareil avait profité d’une faille dans le système de sécurité ou d’une complicité au sein de l’aéroport, souligne CNN.

David Soucie, un spécialiste de la sécurité aéroportuaire, a de plus déclaré à la chaîne américaine que l’aéroport de Charm el-Cheikh «a la réputation d’être en sous-effectifs», même s’il note aussi que l’aéroport «a une sécurité plus stricte que la moyenne aux points de contrôles des passagers».

En mai 2015, un homme avait réussi à s’infiltrer sur la piste de décollage après avoir creusé un trou dans un mur. L’homme, dérangé mentalement, avait essayé d’ouvrir la porte d’un appareil stationné sur la piste avant d’être arrêté.

Le quotidien égyptien The Cairo Post annonce lui que le directeur de l’aéroport de Charm el-Cheikh va être prochainement remplacé, mais à cause «d’une retraite planifiée et non pas en lien avec le crash de l’avion russe», selon les mots du ministre de l’Aviation égyptien.

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