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Hausse de la criminalité aux États-Unis, un contre-effet Ferguson?

Temps de lecture : 2 min

Le directeur du FBI estime que la peur des bavures pourrait entraver l'efficacité du travail de la police.

Le directeur du FBI James Comey lors d’une conférence de presse à Boston le 18 novembre 2014 | REUTERS/Brian Snyder
Le directeur du FBI James Comey lors d’une conférence de presse à Boston le 18 novembre 2014 | REUTERS/Brian Snyder

Nous avons mis à jour le 28 octobre cet article originellement publié le 27 pour y intégrer les propos tenus par Barack Obama en réaction à ceux du directeur du FBI.

Il y a un peu plus d’un an, le 9 août 2014, Michael Brown, un jeune afro-américain de 18 ans, était abattu par la police alors qu’il n’était pas armé. Son décès entraîna plusieurs nuits d’émeutes et de pillages à Ferguson, dans le Missouri. Selon James Comey, le directeur du FBI, cette date a pu être un déclic dans la tête de beaucoup de policiers, désormais tétanisés à l’idée de faire usage de leurs armes par peur de la bavure, rapporte The Atlantic.

Des villes comme Cleveland et Milwaukee ont déjà dépassé en octobre 2015 le nombre de meurtres annuels de 2014. D’autres comme Dallas et Tampa sont en passe de les dépasser. Cependant, et Comey l’admet lors d’un discours à l’université Law School de Chicago, il n’y a aucune preuve d’une corrélation entre Ferguson et la hausse de la criminalité:

«La question qui m’a été posée est de savoir si ce genre de choses changent le comportement de la police dans tout le pays. Et la réponse est: “Je ne sais pas.” Je ne sais pas si ceci explique cela entièrement, mais j’ai un fort sentiment qu’une partie de la réponse se trouve dans un certain refroidissement pour appliquer correctement la loi depuis l’année dernière. Les comportements en sont sûrement affectés.»

«De mauvaises personnes armées dans la rue»

Le directeur du FBI salue «le changement de comportement de la police» et plaide pour «une désescalade de l’utilisation de la force meurtrière» mais ajoute néanmoins «qu’il y a vraiment de mauvaises personnes dans la rue avec des armes. Les jeunes hommes qui meurent aux coins des rues dans tout le pays ne sont pas suicidés et non pas été abattus par les flics. Ils sont tués, selon la police, par d’autres jeunes hommes armés».

Des manifestants bravent le couvre-feu pour rendre hommage à Michael Brown le 17 août 2014 à Ferguson | REUTERS/Lucas Jackson

Beaucoup, notamment au ministère de la Justice, ne partagent pas les conclusions de James Comey, comme le rapporte le New York Times. Le président Obama a également, lors d’une conférence de presse à Chicago le 27 octobre, démenti, dans des propos rapportés par Slate.com, les affirmations du directeur du FBI sans jamais le nommer:

«Nous devons établir certains faits. Jusqu’à présent, les données montrent que les taux de crimes violents globaux à travers la nation semblent être presque aussi bas qu’ils l’étaient l’année dernière, et nettement inférieurs à ce qu’ils étaient dans les décennies précédentes. Il est vrai que dans certaines villes, y compris ici, dans ma ville natale de Chicago, la violence avec armes à feu et les homicides se sont multipliés. Et dans certains cas, ils se sont même considérablement multipliés. Mais le fait est que, jusqu’à présent du moins, à travers le pays, les données montrent que nous sommes toujours dans des taux de crimes violents historiquement bas.»

The Atlantic l’explique bien, cet «effet Ferguson» est un peu comme l’abominable homme des neiges:

«Certains croient fermement qu’il existe, d’autres ont un doute, quelques-uns l’auraient vu ici et là mais personne n’a jamais encore attesté de sa présence par des preuves tangibles.»

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