Depuis le début de la crise des déchets, le 17 juillet, provoquée par la fermeture de la décharge de Naameh, le Liban croule sous les ordures. Ses habitants guettaient avec angoisse les premières grosses pluies. Elles sont arrivées dimanche 25 octobre. Avec la pollution des sols, les risques sanitaires sont désormais encore plus importants.
For those wondering why the Lebanese are now afraid of the rain, here’s a photo. Shared by @AbirGhattas #Lebanon pic.twitter.com/TQtFbJSOsS
— Joey Ayoub جووي أيوب (@joeyayoub) 25 Octobre 2015
«Pour ceux qui se demandent pourquoi les Libanais ont désormais peur de la pluie, voici une photo.»
Dimanche 25, on a pu voir se multiplier les vidéos et les photos montrant des rues inondées de coulées de boue sur lesquelles flottent des centaines de sacs d’ordures. À l’image de celle-ci, publiée sur la page Facebook du groupe «Vous puez!» [طلعت ريحتكم], l’un de ceux qui organise depuis trois mois des manifestations contre l’inaction du gouvernement et des opérations de collecte des déchets:
Pollution des sols
Depuis le 17 juillet, les ordures laissées dans les rues ont fermenté, pourri, se sont décomposées, certaines ont été brûlées et leurs fumées répandues dans l’atmosphère. L’air respiré est depuis contaminé par «différentes substances toxiques comme le dioxyde de carbone, l’oxyde nitreux et le méthane, qui conduisent à de nombreuses maladies respiratoires mortelles», explique le blog eTobb. L’augmentation du nombre de mouches et de moustiques contribue également à transmettre les maladies.
Or les orages de dimanche risquent de précipiter cette crise sanitaire dans une nouvelle phase. C’est maintenant que les risques sont les plus graves. Les ordures vont désormais se «désintégrer dans le sol pour atteindre les réserves d’eau souterraine tels que les puits naturels ou l’eau fossile (non renouvelable)», ajoute le même blog. Cette eau, les Libanais la boivent ou l’utilisent pour irriguer les champs dans lesquels poussent les fruits et les légumes. Des déchets supplémentaires risquent également d’être déversés dans la mer.
Choléra
En plus des maladies intestinales et des diarrhées qui se propagent par l’eau insalubre et l’assainissement insuffisant, certains médecins craignent le développement du choléra ou de la typhoïde au Liban.
Des cas de choléra ont déjà été confirmés en Syrie et en Irak. Le 8 octobre, l’OMS faisait état de 1.263 cas en Irak. Selon un médecin syrien, cité par The Independent, qui consacre un article au développement de cette maladie en Syrie, «un large nombre de personne peut être exposé, d’autant que, historiquement, cela affecte les personnes qui sont déplacées».
Le choléra «pourrait se propager rapidement, tant à l’intérieur du pays qu’à travers les frontières». Au Liban, les réfugiés risquent donc d’être les premiers touchés.