Un drone baptisé Droncita est en train de devenir un symbole pour des milliers de manifestants mexicains. Qu’ils soient opposés au président Enrique Peña Nieto ou qu’ils se battent pour retrouver les quarante-trois étudiants disparus, tous le voient comme une nouvelle arme de contestation, rapporte le Guardian. Ce drone a en effet été customisé afin de devenir un «grapheur volant»: son créateur y a ajouté une bombe de peinture afin de pouvoir taguer murs, bâtiments publics ou même un portrait du président, comme le montre la vidéo ci-dessous.
Le projet nommé Rexiste (mot-valise composé à partir des termes résister et exister en espagnol) est issu du collectif étudiant #YoSoy132. «Nous ne sommes pas un collectif d'artistes ou de militants. Nous opérons dans l'espace public, nous entravons le discours politique et nous faisons ce que nous faisons parce que cela fait partie de notre vie quotidienne. Nous existons parce que nous résistons», explique le mouvement, qui n’a pas de porte-parole. Ses membres s’estiment toutefois surpris de l’ampleur causée par l’utilisation du drone:
«Droncita est née il y a seulement quelques semaines, mais elle est déjà profondément aimée et ses vidéos ont été partagées sur les réseaux sociaux. L'impact a été surprenant et nous pensons que cela reflète la nécessité de renouveler les façons dont nous nous impliquons dans le débat public; les manifestations et les marches sont nécessaires, mais ce n’est pas assez»
La disparition des quarante-trois étudiants mexicains en 2014 est devenue l’emblème, pour les manifestants, de la violence des narcos mais aussi de la corruption. Le gouvernement assure pourtant vouloir «la vérité dans cette affaire, pour bloquer l'impunité, la corruption et la criminalité». Selon des chiffres de l’ONU, depuis 2006, 150.000 personnes ont été tuées et plus de 25.000 auraient disparu.