Les conducteurs français d’Uber se rebellent. Les chauffeurs ont décidé de lancer une application «made in France», selon France Info, pour concurrencer le géant américain du transport urbain. Une fronde qui pourrait bien conforter la volonté d’Uber de se lancer dans les voitures sans chauffeur. «L’aboutissement naturel, c’est la voiture autonome» et pas l’humain, explique Emilio Frazzoli, directeur de [email protected] Initiative, au magazine scientifique Nautilus.
Pour lui, les robots seront derrière le volant dans les trente prochaines années, si ce n’est les quinze: «50% du coût d’une course Uber va à la personne qui conduit, surenchérit-il, et c’est autant d’argent qui pourrait aller dans les caisses d’Uber.»
Une raison économique mais aussi culturelle. Contrairement aux autres compagnies qui fonctionnent grâce à un fort effet de réseau, Facebook par exemple, Uber doit mettre en relation les passagers et les conducteurs. Se séparer de ces derniers rendrait la plateforme «beaucoup plus forte», selon Felix Oberholzer-Gee, un professeur de la Harvard Business School.
Disparition de 70% des voitures dans les aires urbaines
Ce n’est pas tout. En remplaçant ses conducteurs par des voitures autonomes, Uber ne fait que préfigurer le changement automobile qui se profile. Stowe Boyd, chercheur au GigaOM Research, estime que les gens vont peu à peu abandonner la voiture. Ou au moins ne plus la posséder. «Environ 70% des voitures dans les aires urbaines vont disparaître», ajoute-t-il. Cette baisse significative des véhicules possédés entraînerait ainsi une baisse de conducteurs potentiels pour Uber.
Le géant américain a déjà pris les devants. Depuis le mois de février, Uber s’est associé avec l’université Carnegie Mellon, connue pour ses travaux dans la robotique et les technologies autonomes. Même si elles risquent de supprimer des millions d’emplois et qu’elles sont effrayantes, les voitures autonomes sont le futur choisi par Uber.