Société

La CIA a bien caché des choses après la mort de Kennedy (et c'est elle qui le dit)

Temps de lecture : 2 min

Un rapport de 2013, à présent rendu public, détaille les informations que John McCone, directeur de l'Agence en 1963, a refusé de donner à la commission Warren, responsable de l'enquête autour de l'assassinat.

Les Kennedy à leur arrivée à Dallas Cecil W. Stoughton via Wikimedia CC License by
Les Kennedy à leur arrivée à Dallas Cecil W. Stoughton via Wikimedia CC License by

Un rapport de la CIA daté de 2013 et déclassifié ces jours-ci a révélé un certain nombre de secrets de polichinelle concernant la mort de l’ancien président John Fitzgerald Kennedy, assassiné à Dallas en 1963. Mais ce document relayé par Politico a également laissé filtrer quelques révélations quant à la gestion de l’affaire par l’Agence et ses relations avec la commission Warren chargée de faire la lumière sur l’événement.

Accrochez-vous: oui, la CIA a bien couvert le meurtre de JFK. Son directeur de l’époque, John McCone, a caché des informations aux investigateurs de la commission Warren. Aucune révélation décisive. Mais la présence de pareilles indications dans un document officiel de la CIA rédigé par le responsable du service historique de la CIA, David Robarge, représente une évolution majeure dans le dossier.

Connexions cubaines

John McCone avait été intronisé directeur de la CIA par Kennedy, en 1961, après la pantalonnade américaine de la Baie des Cochons. Cet industriel remplaçait assez curieusement Allen Dulles, un historique de l’espionnage américain. En 1963, c’est lui qui sera en première ligne au moment de l’enquête sur la mort de son bienfaiteur. Auditionné en 1964, il oublie de signaler que l’Agence avait échafaudé des années durant des opérations pour abattre Fidel Castro ou renverser son régime, certaines d’entre elles impliquant même le concours de la mafia.

Si la commission ne posait pas de question au sujet d’opérations secrètes à Cuba, McCone n’allait pas leur dire où regarder

Une omission fâcheuse qui empêche les enquêteurs de se pencher sérieusement sur le cas de celui que l’histoire a retenu comme le seul assassin, Lee Harvey Oswald, qui aurait pu, selon certaines théories, être l’instrument de la vengeance cubaine. Le rapport explique ainsi la conduite de McCone: «Si la commission ne posait pas de question au sujet d’opérations secrètes à Cuba, McCone n’allait pas leur dire où regarder.»

Lee Harvey Oswald sous surveillance

En plus de ça, la pudeur de McCone l’a poussé à taire les contacts entre la CIA et Oswald avant 1963 et le fait que les services avaient surveillé le courrier du même personnage après sa tentative de prendre la nationalité soviétique lors de son séjour en URSS entre 1959 et 1962.

Le magazine Esquire, qui a lu le même rapport, spécule sur les cachotteries de la CIA. Pour eux, le silence des espions viendrait d’une peur de rendre une intervention militaire à Cuba inévitable. L’article remarque malicieusement que les mêmes hommes avaient pourtant parfois été partisans de créer de toutes pièces des motifs d’entrée en guerre contre Castro.

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