L’Institut national de santé américain a mis en place le Human Connectome Project, une étude pour laquelle 1.200 personnes ont passé un IRM du cerveau qui cartographie leurs connexions cérébrales. Les participants ont aussi rempli plusieurs questionnaires concernant 280 traits comportementaux et personnels, y compris le QI, le niveau d’éducation, la satisfaction personnelle, le salaire, le vocabulaire et la mémoire.
À partir de données sur 461 de ces cobayes (les autres n’ont pas encore été publiées), une équipe de neuroscientifiques d’Oxford a analysé les liens entre des caractéristiques positives et l’intensité des connexions cérébrales dans certaines zones du cerveau. Ils ont trouvé une forte corrélation statistique entre certaines de ces connexions et des caractéristiques dites positives.
«Ceux qui avaient des modes de vie et des comportements habituellement considérés comme positifs avaient des connexions différentes de ceux qui avaient des traits négatifs», résume le site Bioscience Technology.
D’autres connexions neuronales particulières étaient plus associées à des traits négatifs comme l’impulsivité, l’utilisation de drogues et le manque de sommeil.
Tâches cognitives
Le professeur Stephen Smith, un des auteurs de l’étude, explique que la qualité de l’imagerie cérébrale du Human Connectome Project est sans précédent. Pour chaque sujet, les scientifiques ont en effet pu analyser une carte des interactions entre 200 régions du cerveau.
Les résultats semblent confirmer l’hypothèse du facteur g, ou d’intelligence générale, selon lequel l’intelligence n’est pas spécialisée mais interconnectée: si on est bon à une tâche cognitive, on sera aussi doué pour d’autres tâches cognitives.
Les résultats semblent confirmer l’hypothèse du facteur g, selon lequel l’intelligence n’est pas spécialisée mais interconnectée
Pour le neurologue Steven Novella, qui commente cette étude dans son blog Neurologica, cet article publié dans Nature pose de nombreuses questions passionnantes, notamment celle du lien de causalité entre ces connexions et les facteurs positifs. Est-ce que c’est cette activité cérébrale particulière qui fait que les gens sont intelligents, ou est-ce l’éducation et la discipline qui renforcent ces connexions? Ou y a-t-il un troisième facteur impliqué?
Pour répondre à cette question, il faudrait analyser des personnes d’âges différents, explique Steven Novella, pour voir ce qui est présent en premier, les connexions neurologiques ou les traits positifs. Il serait aussi intéressant de voir si l’intensité des connexions change lorsque certains traits sont imposés (notamment par l’éducation ou la discipline).