Laissons le panda s'éteindre: c'est le propos tenu par Chris Packham, spécialiste de la vie animale de la BBC et nouveau présentateur de l'émission Springwatch, et rapporté par le site du Times. Le zoologiste a fait ce constat à partir du calcul de tous les millions qui ont été dépensés pour sauver cette espèce animale. «On devrait les laisser mourir avec dignité» a-t-il expliqué.
Dans une interview avec Radio Times, le présentateur est allé à l'encontre des critiques des conservateurs, en parlant du panda géant comme de l'«animal à t-shirt», sur lequel beaucoup trop d'argent est gaspillé.
«C'est une espèce que s'est fourvoyée toute seule dans un cul de sac de l'évolution. Ce n'est pas une espèce résistante» a-t-il dit. Mais Chris Packham a tout de même reconnu qu'il s'agit aussi d'un gros et tendre animal qui est devenu le symbole du World Wide Fund for Nature (WWF).
Les idées du zoologue ont suscité des réactions très vives dans le monde des naturalistes, surtout au sein du WWF, qui depuis 1961 utilise comme logo la bouille de cet ours mangeur de bambou. L'association est très active dans la conservation du panda dans les forêts chinoises, là où se trouvent les dernières réserves où vivent ces animaux.
Le docteur Mark Wright, conseiller scientifique en chef du département WWF en Angleterre, a jugé les propos de Packham comme irresponsables. Il a nié l'idée selon laquelle l'ours en noir et blanc serait condamné parce que strictement lié au bambou: «C'est comme dire que la baleine bleue est condamnée du point de vue de l'évolution parce qu'elle vit dans l'océan».
Selon le docteur Wright, les pandas se trouvent, confrontées à l'extinction à cause de la pression exercée par l'humain sur leur habitat. Ils se sont par conséquent strictement adaptés à la zone où ils vivent et à ses conditions. Ils y vivent parfaitement à condition de ne pas être dérangés. De plus, la protection des zones montagneuses où les pandas survivent, bénéficie à des milliers d'autres espèces, elles aussi en danger de disparition.
Le Times reporte que pour Chris Packham ce n'est pas seulement le panda qui mérite de s'éteindre. C'est la logique de la nature de condamner les espèces qui ne sont plus capables de s'adapter. Si cela arrivait à l'homme, Chris Packham n'en serait pas désolé.
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Image de Une: Un panda géant. Wikimedia