Alors qu’ils ne représentaient que 10% des films les plus rentables dans les années 90, les films de science-fiction sont désormais les plus gros pourvoyeurs de recettes. En 2014, par exemple, neuf des dix films les plus rentables de l’année traitaient de près ou de loin à la science-fiction. Pour séduire un public de plus en plus exigeant, les producteurs n’hésitent donc plus à faire appel à des scientifiques pour rendre les scènes plausibles, explique le Guardian. Bien que le trou noir d'Interstellar ne soit pas si réaliste que ça ou que les dinosaures ne sont pas prêts d'être ressuscités, les efforts pour crédibiliser le côté scientifique des derniers opus du genre ont tout de même été considérables.
«Les gens se font souvent une idée de la science à partir des films. Je veux contribuer à ce qu’ils s’en fassent une idée juste», estimait en 2012 Sean Carroll, un éminent astronome américain qui a contribué à la production de Thor, dans le magazine Popular Mechanics. D.J. Guggenheim, vice-président de la société de production Inferno Entertainment, défendait la même idée avec une approche plus commerciale, toujours dans le mensuel américain:
«Si les gens perçoivent une déconnexion entre la logique d’un film et les lois scientifiques qui gouvernent l’univers mis en scène, ils risquent de ne pas aimer.»
Dans cette optique, Seul sur Mars, qui sortira le 25 octobre prochain en France, semble être, selon les premières critiques des scientifiques américains, un des films de science-fiction les plus «réalistes». Comme le titre du film l'indique, l'histoire se déroule sur Mars et l’astronaute Mark Watney, joué par Matt Damon, est abandonné par ses équipiers sur la planète rouge lorsqu’une tempête les oblige à décoller en urgence. Seul et sans possibilité de repartir, Mark va faire appel à son ingéniosité pour tenter de survivre en milieu hostile en attendant un éventuel sauvetage.
«Ce film est glorieux, drôle, passionnant –aussi bon que Prometheus était mauvais, ce qui est impressionnant, étant donné qu'ils sont tous deux réalisés par Ridley Scott. Seul sur Mars entre immédiatement au panthéon des films mettant en vedette des scientifiques à l'écran. Matt Damon, de manière systématique, expérimente, échoue et essaie à nouveau avec des paramètres différents. Nous le voyons inventer par des essais et des erreurs», estime le journaliste du Guardian. «Ce que nous aimons dans ce film, c'est qu'il montre comment on doit penser avec un, deux ou trois coups d'avance», a expliqué Rex Walheim, astronaute de la Nasa, à l'AFP.
Sans toutefois faire l’unanimité à cause de certaines inexactitudes, The Martian a visiblement conquis les experts de l’espace. Suffisant pour mettre le dernier film de Ridley Scott sur orbite au box-office? Réponse le 25 octobre.