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Quand Fidel Castro voulait atomiser New York

Temps de lecture : 2 min

À l'occasion de la mort de Fidel Castro, cet article a été mis à jour.

Une tranche méconnue de l'histoire de la guerre froide vient de ressortir des dossiers du National Security Archive, rapporte le New York Times. Fidel Castro se serait démené au début des années 1980 pour convaincre l'URSS de lancer une attaque nucléaire sur les États-Unis. De longs pourparlers furent nécessaires pour dissuader le Lider maximo cubain de renoncer à son projet. Un des arguments décisifs des Soviétiques aurait été de lui montrer qu'il y avait des risques considérables de retombées radioactives sur Cuba.

Avec Reagan à la Maison-Blanche et son désir de confrontation avec le bloc soviétique, la guerre froide traversait une phase de tensions aiguë et les soviétiques avaient alors un avantage militaire qu'ils savaient de courte durée. Les Etats-Unis étaient alors lancés dans des programmes technologiquement ambitieux, comme le bouclier anti-missiles et multipliaient les essais nucléaires dans le Nevada, tandis que Ronald Reagan promettait la défaite de «l'Empire du Mal».

La course à l'armement

Une équipe de chercheurs de l'Université Georges Washington a mis au jour un rapport de 1995, réalisé par les services du Pentagone à partir des témoignages de transfuges de l'armée Rouge, qui révèlent les plans d'offensives et d'attaques soviétiques entre 1965 et 1985. Le général soviétique Andrian Danilevich a notamment révélé aux services américains les pressions exercées par Cuba pour que Moscou adopte «une ligne plus dure» dans ses rapports diplomatiques avec les USA. Fidel Castro aurait ainsi plaidé pour l'attaque nucléaire des Etats-Unis, comme il le fit lors de la crise des missiles de 1962. Danilevich raconte qu'une longue argumentation fut nécessaire pour dissuader le Lider Maximo: une frappe des grandes villes stratégiques de la côte Est des Etats-Unis aurait aussi ravagé Cuba par la pollution radioactive transportée par les vents.

Il ressort de ces documents que malgré la course à l'armement dans laquelle l'Union Soviétique s'est largement engagée, les dirigeants communistes avaient pris la mesure de l'impact catastrophique d'un conflit nucléaire. Leurs prévisions stratégiques préconisaient d'éviter ce genre de frappes à tout prix. Ces éléments soulignent que l'administration américaine de l'époque surestimait l'agressivité des soviétiques.

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