La première centrale nucléaire iranienne, construite à Bushehr sur les rives du Golfe arabo-persique, a entamé mercredi 25 février une phase de tests visant à préparer sa mise en route, qui pourrait intervenir dans quelque mois. Une perspective qui suscite l'inquiétude des Occidentaux.
Le réacteur à eau légère de 1.000 mégawatts a été construit avec l'aide de la Russie dans le cadre d'un contrat d'un milliard de dollars. Les tests commencés mercredi ont été longtemps retardés en raison de problèmes techniques. Ces essais interviennent habituellement quelques mois avant la mise en route d'un réacteur. Il utilisera de l'uranium enrichi importé de Russie et suscite depuis longtemps l'inquiétude des Occidentaux qui craignent que son combustible usagé soit ultérieurement transformé en plutonium permettant la fabrication d'armes nucléaires.
Le démarrage de la centrale était initialement prévu en 2008, mais a été reporté. Le projet remonte à 1974, lorsque le shah d'Iran Mohammed Reza Pahlavi avait signé un accord avec le groupe Siemens pour la construction du réacteur. La société allemande s'est retirée du projet après le renversement du régime par la Révolution islamique en 1979.
En 1992, l'Iran a signé un accord avec la Russie pour terminer le chantier. Moscou estime qu'il n'y a aucune preuve que l'Iran cherche à fabriquer des armes nucléaires et s'est joint à la Chine pour affaiblir les sanctions décidées à l'ONU contre Téhéran. Le Conseil de sécurité, qui réclame l'arrêt du programme d'enrichissement d'uranium iranien, a voté trois trains de sanctions contre Téhéran, et envisage de nouvelles mesures punitives.
Les Nations unies ont sommé l'Iran de suspendre ce programme de crainte qu'il ne soit utilisé à des fins militaires.