Les corps humains en décomposition dégagent un cocktail chimique particulier, et cela fait plus d’une décennie que des chercheurs essayent de le définir afin de cerner l’odeur particulière de la mort.
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Jusqu’ici, les études avaient du mal à distinguer quelle combinaison était spécifique aux humains, et ne se retrouvait pas chez les autres animaux. Mais des toxicologues de l’université de Louvain ont réussi à identifier 452 composés chimiques spécifiques, y compris cinq qui étaient distincts de ceux du porc, rapporte le magazine Science.
Morceaux de tissus humains
Afin d’obtenir ce résultat, la toxicologue Elien Rosier a placé pendant six mois des morceaux de tissus humains dans des jarres, et fréquemment prélevé des échantillons des gaz qui se développaient à l’intérieur. Dans d’autres jarres, elle a placé des dépouilles de cochon, taupe, lapin, grenouille et oiseaux.
C’est surtout la découverte des cinq composés organiques distincts du porc qui est importante. «Le mélange de ces composés pourrait être utilisé dans le futur pour mieux entraîner les chiens détecteurs de cadavres», explique Eva Cuypers, une des auteures de l’article, publié dans la revue Plos One.
Une des limites de l’étude est qu’elle se fonde sur des échantillons de tissus humains isolés dans des jarres, pas des corps complets en décomposition. Interviewé par le magazine Science, le spécialiste Arpad Vass explique notamment que, dans les conditions de leur étude, les chercheurs belges n’ont pu examiner qu’une partie des bactéries et des facteurs environnementaux qui entrent en compte dans la décomposition.
Les auteurs de l’étude ont en effet annoncé qu’une des prochaines étapes de leurs recherches serait de voir si l’on retrouve les mêmes composés dans des corps entiers décomposés et enterrés.