Lorsqu'il est arrêté, Ali Mohammed al-Nimr a 17 ans. Nous sommes en 2012 et Qatif, ville de l'est de l'Arabie Saoudite située dans une région riche en pétrole et où les Chiites sont majoritaires, se soulève pour protester contre la monarchie sunnite.
Ce chiite, condamné à mort le 27 mai 2014, vient d'épuiser ses voies de recours. Cela fait suite à «un procès secret qui a empêché l'aide d'un avocat pour le défendre», commente le quotidien libanais al-Akhbar, journal particulièrement hostile à la monarchie saoudienne. Reprieve, une ONG britannique qui fournit une aide juridique, affirme pour sa part qu'Ali Mohammed al-Nimr a été torturé en 2012 pour signer des aveux forcés.
Il est aujourd'hui sur le point d'être «décapité puis son corps attaché à une croix et laissé [jusqu'à] pourrissement», poursuit l'International Business Times.
Neveu d'un opposant à la monarchie

Photo d'Ali Mohammed al-Nimr issue de la page de soutien Facebook de son oncle.
Le jeune homme est accusé par les autorités de faire partie d'une organisation terroriste, d'avoir porté des armes et d'avoir lancé des cocktails molotov contre les forces de l'ordre il y a trois ans.
Pour le journal britannique les autorités, s'attaquent à lui parce qu'il est chiite. «Gouverné par une monarchie sunnite et selon une interprétation stricte de l'islam, le wahhabisme, les Chiites sont souvent dépeints comme des hérétiques ou comme des agents du principal rival, l'Iran.»
Sa famille affirme qu'il est en train de payer pour son oncle, le Cheikh al-Nimr, haut dignitaire chiite et critique virulent de la monarchie, condamné à mort le 15 octobre 2014.
L'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr est prévue pour jeudi, rapporte Mic.com. «En ligne, pendant ce temps, Internet proteste contre l'exécution programmée, sous le hashtag #FreeNimr», poursuit le site internet.
Entre janvier et mai 2015, le régime avait déjà exécuté 79 personnes, soit presqu'autant que l'année 2014 en entier.
L'Arabie Saoudite au Conseil des droits de l'homme de l'ONU
Ce verdict intervient au moment où l'Arabie Saoudite est sur le point de prendre part au panel du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
«En tant que chef d'un groupe de cinq diplomates puissants, le rôle influent donnera à Mr Trad [l'ambassadeur d'Arabie Saoudite à l'ONU] le pouvoir de sélectionner les candidats du monde entier pour des vingtaines de missions d'experts», précise The Independent.
Ces derniers doivent informer sur toutes violations des droits de l'homme.