La ville texane d'Irving, où le jeune Ahmed Mohamed a été arrêté pour avoir amené une horloge artisanale à l'école, n'en est pas à son premier épisode de tensions avec la communauté musulmane. Cette année, la maire de la ville, Beth Van Duyne, est devenue célèbre aux États-Unis pour son combat contre la charia, qui menaçait selon elle les tribunaux d'Irving.
Tout a commencé en février avec des rumeurs relayées via e-mail: des musulmans veulent ouvrir un tribunal islamique à Irving et remettre en question le droit américain. Le site de fact checking PolitiFact précise que ce tribunal islamique était en fait un service de médiation légale offert par des imams en cas de divorce et de différends commerciaux, pas un tribunal prétendant être au-dessus de la loi américaine. Ce type de médiation aboutit à des recommendations, pas des jugements contractuels, et des arbitrages religieux similaires sont disponibles aux États-Unis pour les juifs orthodoxes et les chrétiens.
Une propositiond de loi anti-charia
Mais comme les mots «tribunal islamique» et «charia» évoquent des images de lapidation et de décapitation, la population s'est rassemblée derrière la maire d'Irving, qui est devenue une figure de résistance contre la supposée islamisation de la ville. Le conseil municipal a fait passer une proposition de loi pour interdire aux juges de prendre en compte le droit étranger, une façon de se protéger contre l'influence de la charia. La loi, HB562, n'est pas passée au niveau de l'État, mais les discussions à ce sujet ont créé des tensions avec les résidents musulmans de la ville.
la maire de la ville a soutenu la décision de l'école et de la police de prendre au sérieux ce «danger potentiel»
Plusieurs États américains ont déjà tenté de faire passer des lois similaires, qui sont en général qualifiées de «lois anti-charia.» Une de ces lois, passée en Oklahoma, a été jugée anticonstitutionnelle par un tribunal fédéral.
À la suite de la brève arrestation d'Ahmed Mohamed, la maire de la ville a soutenu la décision de l'école et de la police de prendre au sérieux ce «danger potentiel». Elle a aussi précisé qu'elle espérait qu'Ahmed «ne sera pas découragé de continuer à développer ses compétences en électronique et en ingénierie.» Barack Obama, lui, l'a déjà officiellement invité à la Maison Blanche. Et la liste des messages d'encouragements ne fait que s'agrandir.
Cool clock, Ahmed. Want to bring it to the White House? We should inspire more kids like you to like science. It's what makes America great.
— President Obama (@POTUS) September 16, 2015
Ahmed deserves it all! #IStandWithAhmed pic.twitter.com/xaV0iBNu49
— andy telasai (@andytelasai) September 17, 2015