Selon le Guardian, la Russie aurait proposé en 2012 un accord qui prévoyait le départ de Bachar el-Assad. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis auraient refusé, persuadés que le président syrien comptait ses dernières heures à ce poste.
En 2012, le prix Nobel de la paix et ancien président finlandais Martti Ahtisaari se rend à New York. Il y rencontre Vitaly Churkin, ambassadeur russe auprès des Nations Unies, qui lui confie trois conseils:
«Un: nous ne devons pas donner d'armes à l'opposition. Deux: nous devons mettre en place un dialogue entre l'opposition et Assad maintenant. Trois: nous devons trouver une façon élégante pour qu'Assad se retire.»
Les diplomates dubitatifs
Martti Ahtisaari en aurait alors informé les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il affirme aujourd'hui que ses propos ont été ignorés car la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis étaient selon lui «convaincus qu'Assad serait expulsé de ses fonctions en quelques semaines donc il n'était pas nécessaire de faire quoi que ce soit».
Interrogés par le Guardian, les diplomates sont sceptiques. Certains arguent que Bachar el-Assad était déjà présenté comme un criminel de guerre avec lequel il ne fallait pas négocier. D'autres se demandent si Vladimir Poutine n'avait pas plutôt en tête de «préserver l'État d'Assad avec un dirigeant différent».
Depuis 2012, plusieurs milliers de Syriens sont morts du fait des bombardements du régime et plusieurs millions ont du fuir le pays. Entre août 2014 et août 2015, 80% des victimes tuées en Syrie l'auraient été par les forces gouvernementales.