Monde / Société

Sans crystal meth, les nazis n'auraient peut-être pas gagné le «Blitzkrieg»

Temps de lecture : 2 min

Trente-cinq millions de comprimés avaient été commandés par la Wehrmacht avant le lancement de la grande offensive contre la France en 1940.

Du crystal meth (REUTERS/Ralph Orlowski)
Du crystal meth (REUTERS/Ralph Orlowski)

En 1940, lorsque l'Allemagne nazie lance son armée sur la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France, ses soldats semblent invincibles, écrit le tabloïd Berliner Kurier:

«Les fantassins marchaient fermement jusqu'à 60 kilomètres par jour, les panzers avançaient nuit et jour. “Les Allemands utilisent une pilule miracle, titrait alors la presse britannique. Cette pilule miracle, c'est de la “pervitine, de la méthamphétamine. À plus haute dose, elle porte aujourd'hui le nom de “crystal meth

Découverte en 1937, cette drogue a joué un rôle non négligeable dans la stratégie choisie: 35 millions de comprimés ont été commandés par la Wehrmacht avant de mener l'offensive contre la France. L'ex-journaliste et écrivain allemand Norman Ohler retrace l'histoire de la pervitine sous le troisième Reich dans son livre Der totale Rausch («L'euphorie totale»), qui paraît ce jeudi 10 septembre.

Il a passé cinq ans à fouiller les archives fédérales et militaires allemandes et américaines à la recherche de documents témoignant de l'utilisation de cette drogue que les soldats surnommaient «Panzerschokolade» et «Stukaschokolade», le chocolat des panzers et des bombardiers en piqué.

Psychoses et dépressions

En vente-libre à partir de 1939, la pervitine n'était au départ pas considérée comme une drogue mais comme un stimulant, au même titre que le café, poursuit le Berliner Kurier. Elle n'était donc pas uniquement réservée aux soldats:

«On en trouvait dans toutes les pharmacies. […] Cette drogue existait même sous forme de pralines pour les mères.»

Mais ses effets délétères ne tardèrent pas à se faire sentir sur le front de l'Est:

«Les commandants se plaignaient du fait que les soldats avaient besoin de dormir trois fois plus longtemps lorsque l'effet de la pervitine se dissipait. Beaucoup d'entre eux devinrent dépressifs. D'autres souffraient de graves psychoses.»

Au point qu'à partir de 1941, comme Norman Ohler l'explique dans une interview mise en ligne sur le site de la Deutsche Welle, la pervitine a été déclarée illégale.

Hitler était accro à l'eucodal et aux stéroïdes

Même s'il ne consommait visiblement pas de pervitine, Hitler était lui-même accro à la drogue. Norman Ohler a eu accès aux notes personnelles de son médecin, le physicien Theodor Morell, surnommé le «Reichsspritzenmeister» (maître des piqûres du Reich) par Herman Göring. Il prescrivait au dictateur des cocktails de stéroïdes, de vitamines et de drogues:

«Ces notes étaient assez élaborées, décrivant les traitements qu'il administrait à Hitler au fil des ans, mentionnant des choses comme “injection comme toujours et “eucodal, qui est un opiacé puissant.»

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