Pour sortir par le haut de la crise des réfugiés, il faut «de l’audace, encore de l’audace!» C'est ce que réclame Philippe Cayla, président d’Européens sans frontières et ancien président du directoire d’Euronews, dans une tribune publiée par Le Monde où il avance l'idée de la création d'un passeport européen qui pourrait être attribué à un quota de migrants:
«Le passeport européen "pur" ne donnerait pas la nationalité d’un quelconque Etat membre, mais donnerait la liberté d’aller et venir au sein de l’Union, ainsi que le droit de vote aux élections municipales et européennes, offrant au passage, pour ce qui concerne la France, une issue enfin favorable à une promesse cent fois proclamée et jamais tenue.»
En 2012, Jacques Attali, cofondateur de Slate, avait émis la même idée d'un passeport européen attribué à tout citoyen ayant la nationalité d'un pays de l'Union, qui «servirait aussi de carte d’identité dans tout pays de l’Union où il déciderait de s’installer» et «lui ouvrirait tous les droits des nationaux, y compris de voter pour les élections législatives et présidentielles de ce pays, à condition d’y avoir résidé au moins dix ans et de ne pas voter aussi pour ces mêmes élections dans un autre pays de l’Union. [...] On pourrait imaginer enfin qu’un tel passeport soit ensuite accordé automatiquement, de droit, à tout nouveau-né dans l’Union, sauf refus explicite de ses parents.»
A l'heure actuelle, ce qu'on appelle «passeport européen», et dont la création avait été décidée au Conseil européen de Fontainebleau en 1984, ne consiste qu'en une harmonisation des passeports nationaux. Comme l'explique le site CVCE.eu, «la durée de validité et les conditions d'octroi du passeport européen restent en revanche de compétence nationale. Le passeport européen constitue néanmoins un signe de reconnaissance et un document d'identité commun à tous les citoyens de la Communauté européenne».