Les propriétaires des usines de la ville de Dongguan en Chine préfèrent embaucher des jeunes filles. Ils les trouvent plus efficaces pour fabriquer les iPhones, iPad, chaussures et vêtements qui sont massivement produits dans cette ville de presque sept millions d'habitants. Le résultat de cette pratique de recrutement est un fort déficit d'hommes, qui se retrouvent ainsi avantagés dans leur recherche de partenaires, rapporte le site australien news.com.au.
Cette situation est d'autant plus remarquable que la Chine dans son ensemble connaît un phénomème inverse. Le pays est en effet confronté à un déficit de femmes lié à la politique de l'enfant unique, à la préférence des familles pour les garçons et à la possibilité d'avorter une fois le sexe connu. Selon des estimations de la commission du planning famillial, il y aura en 2020 un excès de trente millions d'hommes en âge de se marier par rapport aux femmes. Un récent article de Newsweek expliquait qu'à cause de ce déséquilibre, les femmes peuvent être très exigeantes, et les hommes qui ne sont pas propriétaires de leur appartement ont par exemple peu de chance de trouver une fiancée.
Les hommes au chômage
À Dongguan, le rapport de force est complètement inversé. Alors que les femmes ont presque toutes des emplois dans les usines de la ville, les hommes ont parfois du mal à trouver du travail, mais ils n'ont pas de difficultés à se faire de petites amies, même plusieurs à la fois.
Un employé d'usine venu de la province de Sichuan expliquait au site news.com.au:
«J'ai trois petites amies et elles sont toutes au courant de la situation. Beaucoup de mes amis ont aussi plusieurs petites amies.»
Fuir la solitude
En 2014, le site Want China Times avait interviewé un jeune travailleur qui était venu à Dongguan pour se marier. Alors que la dot dans sa ville natale serait d'environ 30.000 yuans (soit 4.400 euros), il expliquait qu'à Dongguan, de nombreuses femmes ne demandaient pas d'argent. Bien au contraire: alors que le jeune homme était actuellement sans emploi, il avait trouvé une petite amie qui l'aidait financièrement.
«Les usines de la ville regorgent de jeunes travailleuses naïves. Pourquoi ne pas avoir plus de petites amies si c'est possible? Ce serait risible pour un homme de n'avoir qu'une seule copine», expliquait un autre employé.
Selon une association locale de défense des droits des femmes, la plupart de ces employées travaillent pour envoyer de l'argent à leurs familles, et beaucoup rentrent ensuite au village pour se marier. Elles tolèrent la polygamie des hommes car elles considèrent que c'est une situation préférable à la solitude.