Vendredi 21 août, un rapport de la Federal Aviation Administration (FAA) à destination du gouvernement a été dévoilé par le Washington Post. Il recense tous les signalements de drones par des pilotes d’avions de ligne dans des espaces aériens qui leur sont normalement réservés. Au total, les pilotes américains ont frôlé la collision avec plus de 650 drones en 2015, essentiellement aux alentours de New York et Los Angeles.
En pratique, les drones civils n’ont pas le droit de voler à plus de 120 mètres de hauteur et à moins de 8 kilomètres d’un aéroport. Mais, selon une analyse du Centre d’étude des drones, seuls 9,9% des 617 cas rapportés où l’on a pu déterminer l’altitude du drone se trouvaient en dessous de 120 mètres. L’altitude moyenne de ces drones est d’environ 1.000 mètres. Un pilote dit même avoir croisé un drone à plus de 7.600 mètres.
Sur les 219 signalements où les pilotes ont pu évaluer la distance entre leur avion et le drone, la distance moyenne était de 115 mètres –soit environ la longueur d’un terrain de football. Heureusement, dans la grande majorité des cas, les pilotes n’ont pas eu à faire de manœuvres trop importantes pour éviter les drones.
À quand le crash provoqué par un drone?
Mais cette tendance est en hausse. La FAA n’a rapporté que 238 signalements en 2014, et elle en compte déjà 70 sur les trois premières semaines d’août.
Quand on sait qu’un grand oiseau suffit pour faire tomber un avion de ligne, la question n’est plus de savoir si un drone peut provoquer un crash, mais plutôt quand cela arrivera. Pour le sénateur Charles E. Shumer, sans une loi adaptée pour faire face à ce problème, on ne devrait pas attendre longtemps avant de voir un accident. Les législateurs américains réfléchissent en ce moment aux outils qu’ils pourraient donner au gouvernement afin de poursuivre les utilisateurs voyous de drones. Certaines options sont technologiques et cherchent à rendre les drones inutilisables dans les espaces interdits par la loi.
L’idée n’est pas d’interdire les drones mais bien plutôt de faire respecter la loi. La grande majorité des drones respectent le cadre légal, mais ces quelque 650 exceptions mettent des vies en danger. Et avec 700.000 nouvelles ventes cette année, ces criminels du ciel devraient encore se multiplier en 2016.