Des prix du pétrole en baisse, des pays émergents embourbés dans des crises monétaires aiguës, des pays européens qui doutent de leur monnaie commune, la Russie en proie au désordre économique... Dans une tribune sur le site Bloomberg, le journaliste Justin Fox dresse une liste des éléments de l’époque qui pourraient nous rappeler les années 1990 (sans s’attarder sur le fait que les noms de Bush et Clinton apparaissent une nouvelle fois dans la course à la présidentielle). Le journaliste précise cependant que l’histoire «ne se répète pas» ni même ne «rime»: il s’agit seulement de similitudes sur plusieurs points.
Par delà les ressemblances symboliques, c’est avant tout la chute des prix des matières premières qui provoque cet effet de déjà-vu. La place des États-Unis comme leader mondial et la force du dollar dans l’économie d’aujourd’hui sont également deux caractéristiques qui rappellent les années 1990.
Fragile locomotive
Les États-Unis étant un pays importateur, la baisse des prix des matières premières, comme le pétrole, a tendance à stimuler sa croissance. Les pays d’Europe occidentale, le Japon et la Chine fonctionnent sur le même modèle, mais ils sont freinés par d’autres facteurs qui font que leur croissance n’est pas aussi bonne que celle des États-Unis.
La situation économique mondiale est fragile en partie justement parce que ces pays et d’autres peuvent être tentés de suivre le dollar, de s’aligner sur son économie.
La grande différence d’avec les années 1990, c’est que la Réserve fédérale des États-Unis, à cause du traumatisme de la crise de 2008, risque d’être bien moins conciliante avec les pays étrangers, notamment dans les taux qu’elle fixe.
La situation est aussi différente parce que la Chine a pris la place du Japon comme mastodonte de l’Asie de l’Est. Elle pèse plus économiquement mais est beaucoup plus pauvre. Les États-Unis sont aussi plus fragiles qu’avant et peuvent donc moins jouer ce rôle de «locomotive de la croissance» que par le passé.