Alors que certaines villes françaises empilent les trophées sportifs, d'autres ont un peu plus de mal à se faire remarquer au plan national. Sur le modèle d'un récent article du New York Times qui s'est intéressé aux villes sportivement les plus maudites des Etats-Unis (spoiler: c'est Cleveland qui gagne), nous avons décidé de nous intéresser aux villes françaises de plus de 50.000 habitants qui n'ont jamais remporté un titre de champion en football, rugby, volley, basket, hand, hockey sur glace ou water-polo (les sept principaux sports collectifs, pour la plupart olympiques).
En sport, la taille de la ville n'influe pas nécessairement sur le palmarès. Des villes aussi petites que La Voulte-sur-Rhône, en rugby (en 1970), Auxerre, en foot (en 1996), Soyaux, en foot féminin (en 1984), ou encore Briançon, en hockey sur glace (en 2014), ont réussi à glaner un titre de champion. Par ailleurs, 28 villes dont la taille varie aujourd'hui entre 50.000 et 100.000 habitants ont déjà remporté au moins un titre de champion de France.
Nous avons choisi de retirer de notre liste celles qui pouvaient souffrir de l'attractivité d'une grande ville proche, comme celles de banlieue parisienne (Saint-Denis, Argenteuil...) ou celles qui ne sont pas la plus grande de leur département (comme Quimper, préfecture du Finistère, mais moins peuplée que sa voisine Brest). La liste est accessible ici, la date inscrite étant celle du dernier titre de champion de France par discipline. Certaines des villes retenues frustrent réellement leurs habitants car elles ont quelques clubs de haut niveau qui ne gagnent rien; d'autres peinent tout simplement à percer sportivement.
Voici donc les quinze villes les plus sportivement «frustrées» de France. Si jamais vous pensez que nous avons oublié un exploit ou voulez protester contre l'inclusion de votre ville, n'hésitez pas à nous le dire en commentaire.
16.Belfort
50.000 habitants
Les forces de la ville: le foot et le hand
Les deux clubs évoluent en troisième division nationale. Celui de foot y effectue sa première saison et occupe actuellement la troisième place. En hand, les garçons ont fini le dernier exercice à la troisième place. Pas suffisant pour retrouver la deuxième division, qu'ils ont quittée en 2009.
15.Laval51.000 habitants
La force de la ville: le foot
Le Stade lavallais effectue sa septième saison consécutive en Ligue 2, après trois années passées en National.
Ils ne sont pas passés loin: les footballeurs
Cinquièmes en 1982 et 1983, les joueurs du Stade lavallois n'ont jamais remporté le titre de champion de France. En revanche, lors de la saison 1983-1984, les footballbeurs ont réussi l'exploit de sortir le Dynamo Kiev en seizièmes de finale de la coupe UEFA (aujourd'hui Ligue Europa) avant de se faire éliminer au tour suivant par l'Austria Vienne.
14.Annecy51.000 habitants
Les force de la ville: le foot et le hockey
Le club de football s'appelle Evian-Thonon-Gaillard, mais est une fusion des villes de Thonon-les-Bains et de Croix-de-Savoie qui évolue à Annecy. Vous suivez? Il évolue aujourd'hui en Ligue 2, après avoir été relégué à la fin de la dernière saison.
Quant au club de la ville, le FCA, il évolue actuellement en CFA2, le cinquième échelon français, tout comme les handballeurs. Les rugbymen jouent un niveau plus haut. Les hockeyeurs sont, eux, en troisième division nationale.
13.La Roche-sur-Yon53.000 habitants
Les forces de la ville: le basket et le hockey, le foot
Actuellement en Ligue 2, les filles de la Roche Vendée ont manqué d'un rien l'accession à la Ligue féminine la saison passée. Battues par Nice, lors de la finale d'accession, elles vont donc repartir pour une neuvième saison dans la deuxième division nationale.
Les hockeyeurs vont quant à eux participer pour la première fois au championnat de D1 (la deuxième division nationale).
Elles sont passées près: les footballeuses
Vice-championnes de France en 1999 et 2001, les filles de l'ESOFV ont fini derrière Toulouse à chaque fois. Elles évoluent aujourd'hui en deuxième division.
12.Beauvais54.000 habitants
La force de la ville: le volley
Les Beauvaisiens font partie de la Ligue A depuis la saison 2003-2004. En revanche, ils n'ont jamais fait mieux qu'une cinquième place, en 2008 et en 2010.
11.Niort58.000 habitants
La force de la ville: le foot
Les Chamois niortais évoluent en Ligue 2. Ils n'ont passé qu'une seule saison en première division, entre 1987 et 1988, mais ils ont fait l'ascenseur après avoir terminé à la 18e place.
Ils sont passés près: les rugbymen
Le club niortais a évolué en première division entre 1951 et 1960, mais il n'a participé qu'une fois à la deuxième phase, en 1954, et avait été battu dès le premier match, lors des seizièmes de finale, par l'USAP. Il évolue aujourd'hui en Fédérale 2.
10.Lorient58.000 habitants
La force de la ville: le foot
Après deux courts passages par la première division lors des saisons 1998-1999 et 2001-2002 (une Coupe de France à la clef), les Lorientais se sont installés en Ligue 1 à partir de 2006. Leur meilleure performance remonte à 2009-2010, quand ils avaient terminé à la septième place.
Ils sont passés près: les basketteurs
Si le CEP évolue aujourd’hui en NM2 (quatrième échelon national), il avait fait un passage de quelques années par la première division (alors la N1A) à la fin des années 1980. En 1987, il avait d’ailleurs participé aux play-offs, mais était tombé en quarts de finale, face au futur champion, Orthez.
9.Valence63.000 habitants
Les forces de la ville: le hand et le hockey
Les deux clubs évoluent actuellement en deuxième division, mais si le hand n’a jamais connu la première division, il n’en est pas de même pour le hockey, qui y a évolué jusqu’en 2012.
Ils sont passés près: les rugbymen
Cela remonte à 1978, mais les rugbymen valentinois s’étaient hissés en demi-finale du championnat de France. Ils avaient été alors battus par Montferrand (depuis devenu Clermont-Ferrand) qui –surprise!– s’était incliné en finale.
8.Ajaccio66.000 habitants
Les forces de la ville: le foot et le volley
Si en football, l’ACA a été relégué à l’issue de la saison 2013-2014, un autre club de la ville, le Gazélec, a lui fait le chemin inverse, lors de la saison suivante et joue aujourd’hui en Ligue 1.
Le club de volley évolue, quant à lui, dans l’élite du volley français, en Ligue A, de façon quasi-ininterrompue depuis la saison 1997-1998. Les Ajacciens ont fait deux courts passages par la division inférieure (Pro B devenue depuis Ligue B), en 2006-2007 et 2008-2009.
Ils sont passés près: les volleyeurs
Deuxièmes de la saison régulière 2013-2014, les Corses avaient battu Beauvais en play-offs, avant de s’incliner face à Paris en demi-finale.
7.Calais
73.000 habitants
Les force de la ville: le basket et le volley
Si on se souvient de l'épopée des joueurs du club de foot en coupe de France, en 2000, c'est le basket et le volley qui font aujourd'hui les beaux jours de Calais. En basket, les filles évoluent en Ligue féminine, la plus haute division française.
L'équipe féminine de volley joue quant à elle en Élite, le deuxième niveau national.
Elles sont passées près: les volleyeuses
En 2012, elles terminent 4e de la saison régulière et gagnent le droit de participer aux play-offs. Elles y affrontent Cannes en demi-finales et sont finalement battues par celles qui deviendront championnes de France.
6.La Rochelle
74.100 habitants
La force de la ville: le rugby
Les rugbymen vont débuter ce week-end leur deuxième saison consécutive en Top 14. Ils ont terminé le dernier exercice à la neuvième place, s'évitant même des sueurs froides lors de la dernière journée.
En revanche, malgré de nombreuses saisons passés dans l'élite du rugby français, les Rochelais n'ont jamais réussi à remporter un titre de champion de France. Leurs meilleures performances remontent aux années 60, quand ils avaient atteint les quarts de finale. A chaque fois, ils avaient été battus par Dax.
5.Avignon89.000 habitants
Les forces de la ville: le volley et le basket
Le club de volley a longtemps navigué entre la première et la seconde division, mais évoluera cette saison en Elite, la troisième division nationale, suite à sa relégation lors du dernier exercice. Le club de basket joue au même niveau.
Ils ne sont pas passés loin: les rugbymen
En 1975, l'Entente Avignon, alors en première division, se qualifie pour les play-offs et parvient à se débarasser de Nice en seizièmes avant de sortir Aurillac en huitièmes. Le club s'incline cependant au tour suivant, face au Racing Club de France.
4.Orléans114.000 habitants
La force de la ville: le basket
Champions de France de Pro B en 2006, les Orléanais participent depuis au championnat de France Pro A, qui regroupe les meilleures équipes françaises. Ils ont dû lutter lors de la dernière saison pour ne pas descendre.
Ils ne sont pas passé loin: les basketteurs
Après s’être sauvés en 2008, les Orléanais ont réussi un parcours quasi-parfait l’année suivante, qui s’est achevé par une défaite en finale face à Villeurbanne (55-41).
3.Angers149.000 habitants
Les forces de la ville: le foot, le basket et le hockey
De retour en Ligue 1 de football, après vingt-et-un ans entre la Ligue 2 et le National, le SCO a déjà pris quatre points lors des deux premières journées de championnat après une première victoire face à Montpellier (2-0), et un nul contre Nantes (0-0). Les Angevins occupent actuellement la quatrième place du classement, un peu moins bien que leur meilleur résultat au sein de l’élite (3e en 1967).
Les filles de l’UFAB ont fait leur arrivée en Ligue féminine de basket en 2013. Lors de leur deuxième saison dans l’élite, elles ont fini à la cinquième place, au pied des play-offs.
Ils sont passés près: les hockeyeurs
Depuis leur montée en première division, en 1992, les hockeyeurs angevins ont participé à trois finales, en 2010, 2013 et 2014, mais n’ont jamais réussi à s’imposer. A chaque fois, ils se sont inclinés, au terme d'une finale en plusieurs matchs, par une seule victoire d'écart.
2.Le Havre173.000 habitants
Les forces de la ville: le basket, le foot et le hand
Les Havrais vont entamer leur seizième saison en Pro A, l’élite du basket français. Depuis sa montée lors de la saison 1999-2000, le club n'est pourtant pas habitué du haut de tableau. Il a même flirté avec la relégation à plusieurs reprises, en 2009 (14e sur 16), 2010 (13e), 2011 (12e), 2012 (14e), 2014 (14e) La meilleure performance du club haut-normand: des quarts de finale en 2005, 2008 et 2015.
Côté football, le HAC n’évolue plus en Ligue 1 depuis une saison 2008-2009 terminée à la 20e place. Plus ancien club français, le club haut-normand a passé 25 saisons dans l’élite. Il a atteint la troisième place en 1951.
Les handballeuses évoluent elles aussi en deuxième division après avoir passé 13 saisons en division 1.
Elles sont passées près: les handballeuses
Cinq deuxièmes places consécutives entre 2006 et 2010! Les Havraises ont été barrées quatre ans de suite par l’équipe de Metz, avant de finir derrière Toulon Saint-Cyr. En 2006, elles avaient échoué à un petit point, puis deux l’année suivante.
1.Rennes210.000 habitants
Les forces de la ville: le foot, le hand et le volley
Présent en Ligue 1 depuis plus de vingt ans et sixième club à y avoir disputé le plus de saisons, le Stade Rennais n’a pour autant jamais réussi à remporter un titre de champion de France. Sa meilleure performance est une quatrième place qu’il a atteinte à quatre reprises, en 1949, 1965, 2005 et 2007. Lors de cette dernière saison, il aurait même pu prendre la troisième place et se qualifier pour le troisième tour préliminaire de la Ligue des champions, mais une tête du Lillois Fauvergue dans les arrêts de jeu en avait privé les Bretons, dépassés sur le fil par Toulouse.
L’équipe de hand a été sous le feu des projecteurs nationaux avec l’affaire des paris suspects, en 2012. Elle reste sur trois septièmes places consécutives en Divison 1.
Avant d’être relégués au terme de l’exercice 2013-2014, les volleyeurs rennais restaient sur douze saisons consécutives dans l’élite, avec une cinquième place accrochée à l’issue de la saison régulière en 2011.
Elles sont passées près: les rugbywomen
En 2011, les rugbywomen du Stade rennais sont passées à quatre petits points d’un titre, battues en finale par Perpignan (15-11), qui avait alors conservé son titre de champion de France. Cinq ans plus tôt, lors de la saison 2005-2006, elles s’étaient déjà inclinées en finale (8-3 contre la même équipe, qui s’appelait alors Toulouges).
Une première version de ce classement avait oublié La Rochelle. Il a depuis été mis à jour. Par ailleurs, les filles de l'ESOFV La Roche-sur-Yon ont été vice-championnes de France en 1999 et 2001. Merci à Grégory Jouin et Charles Chevillard pour ces précisions.