Après avoir converti tout son argent en bitcoin et coupé sa carte bleue en deux, Felix Weis est parti faire le tour du monde. Son projet: réussir à convaincre tous les commerçants qu’il croise d’accepter la monnaie électronique. Et pour convaincre les plus dubitatifs de sa bonne foi, il continue de balader les deux bouts de sa carte avec lui. Dans une interview avec une journaliste indépendante, le jeune homme de 28 ans originaire du Luxembourg explique:
«Les bitcoins sont l’expérience socioéconomique mondiale la plus passionnante aujourd’hui. […] J’y crois vraiment.»
Le terme bitcoin désigne à la fois l’unité de compte et un système de paiement alternatif sur Internet qui ne dépend d’aucune instance monétaire. Tout est virtuel, les paiements sont instantanés et anonymes et les bitcoins peuvent être utilisés pour acheter des biens, des services, mais aussi pour échanger de l’argent «traditionnel». Transparente et non dépendante des banques, cette monnaie séduit de plus en plus.
L’expérience du voyage
Pour un voyageur comme Felix Weis, les bitcoins sont très avantageux: ils permettent de payer instantanément, sans avoir besoin de changer de devise, et surtout sans subir les taxes étrangères sur le transactions.
Le Luxembourgeois s’est imposé trois règles pour voyager: utiliser des bitcoins dès que possible pour payer la nourriture, le logement et le voyage, ne jamais utiliser de carte de débit ou de crédit, et n’utiliser de la monnaie physique que si elle a été obtenue grâce à des bitcoins.
Maintenant que je sais qu’il est possible de vivre dans quatorze pays différents grâce aux bitcoins, pourquoi revenir à l’ancien système ennuyant
Passé par quatorze pays, de l’Europe jusqu’en Israël en passant par la Turquie, le train de vie de Felix Weis dépend largement de la souplesse des commerçants qu’il croise. Des sites spécialisés lui permettent de financer transports et hôtels sans trop de difficultés, mais il s’est déjà retrouvé à devoir manger tous les jours la même chose pour subsister en Bulgarie. Même chose pour ses activités.
Un système difficile à exploiter
Malgré son enthousiasme, Weis a du mal à voir comment ce système pourrait se généraliser. La valeur de la monnaie est très instable, et la dépendance à la technologie peut rendre ses utilisateurs assez vulnérables.
Pourtant, fort de sa connaissance d’un système dans lequel il se verrait bien travailler, notamment grâce à l’observation de l’appréhension de cette monnaie virtuelle selon les pays, il ne se sent plus l'envie de réutiliser notre bonne vieille monnaie:
«Maintenant que je sais qu’il est possible de vivre dans quatorze pays différents grâce aux bitcoins, pourquoi revenir à l’ancien système ennuyant?»