Le comédien Robin Williams s'est suicidé il y a un an et, depuis sa mort, les responsables de lignes d'écoute anti-suicide aux États-Unis évoquent une augmentation sans précédent des appels. Le lendemain de la mort de l'acteur, les coups de fil au principal centre de prévention du suicide aux États-Unis, le NSPL, ont plus que doublé et, même si l'effet s'est un peu estompé par la suite, l'augmentation s'est maintenue toute l'année, rapporte Newsweek.
Alors que la moyenne était de 3.500 appels quotidiens avant le suicide de Robin Williams, le total est actuellement d'environ 4.400 appels par jour, soit une augmentation de 30%. Une hausse qui se retrouve aussi sur le site internet de l'organisation, dont le trafic a augmenté de 60% en 2015. Des numéros d'écoute locaux ont vu une augmentation similaire. Les experts interviewés voient cette tendance de manière plutôt optimiste: plus d'Américains demandent de l'aide.
Contagion
Plusieurs responsables de hotlines anti-suicide interviewés par Newsweek s'accordent pour dire que la couverture médiatique de l'événement –avec de nombreuses informations données sur les numéros à contacter en cas de crise– explique en partie ces augmentations d'appels.
Plus d’Américains demandent de l’aide
Selon le président de la Fondation américaine pour la prévention du suicide, l'histoire de Robin Williams a rendu plus facile le fait de parler des tentatives de suicide ou du suicide de proches. Un impact similaire avait été observé après le suicide de Kurt Cobain en 1994, avec une augmentation des appels aux numéros d'écoute.
Pourtant, le suicide de célébrités peut entraîner un effet de contagion, comme ce fut le cas avec le «suicide probable» de Marilyn Monroe, qui a été suivi d'une augmentation de 12% des suicides aux États-Unis, selon une étude. Les choses ont été différentes après la mort de Kurt Cobain en partie parce que, l'année d'avant, des spécialistes de santé publique avaient publié des recommandations aux médias sur les suicides de célébrités, conseillant notamment d'indiquer les numéros de hotlines dans leurs articles et reportages télévisés sur le sujet.
Résultat: le psychologue David Jobes avait même identifié une légère baisse des suicides dans la région de Seattle après la mort du chanteur de Nirvana. Beaucoup avaient attribué cet effet à la couverture médiatique de l'événement, qui, au lieu de glorifier sa mort, avait insisté sur le traitement des troubles psychiatriques et la douleur subie par sa famille.