Lundi 17 août, un tribunal russe a dédommagé d’un rouble symbolique la journaliste Lyudmila Savchuk. Inflitrée pendant deux mois au sein de l’Internet Research Agency, une agence de propagande pro-russe, elle a attaqué son ex-employeur pour violation du code du travail puisqu'elle n'avait jamais reçu de contrat et qu'elle était payée en cash. L'objectif indirect de ce procès était de mettre en lumière la propagande opérée par l'agence et son influence néfaste dans le débat public.
Pendant deux mois, Lyudmila Savchuk, activiste de longue date, a été une «troll du Kremlin». Elle s'est infiltrée dans l’agence pour observer son fonctionnement.
Victoire symbolique
Elle s’était ensuite confiée à la presse avec d’autres collègues en avril et avait permis de faire connaître l’existence de cette agence de désinformation. Une longue enquête du New York Times a ensuite expliqué en détail comment l’Internet Research Agency inondait Internet de commentaires et de publications pro-Poutine, notamment dans le cadre de la bataille de l’information qui fait rage sur la question ukrainienne.
Dans les faits, la journaliste n’a gagné qu’un rouble, et n’a pas obtenu la fermeture de l’agence, qu’elle réclamait. Mais sa victoire est bien plus symbolique et elle se réjouit d’avoir déjà gagné son procès malgré la corruption russe:
«Nous avons réussi à prouver en Russie que les trolls existent, ce qui était le but principal.»
L’Internet Research Agency n’a pas répondu aux médias, tandis que le Kremlin, interrogé par DW, a nié tous liens avec l’organisation.