Le réalisateur américain Michael Moore annonçait il y a peu que son dernier film «Capitalism: A Love Story», dans lequel il critique le système économique qui a conduit l'Amérique dans sa situation actuelle, pourrait bien être son dernier documentaire. Mais si tel n'est pas le cas, le «liberal» (au sens anglo-saxon du terme) le plus célèbre des Etats-Unis pourrait bien s'attaquer à Barack Obama, selon le Guardian.
Moore a toujours été un fervent supporter du jeune président, et l'a même épargné dans son dernier film, malgré la responsabilité d'Obama dans le vote du plan de relance économique, que beaucoup ont vu comme une récompense aux institutions financières à la dérive. «Mais, lors du festival du film de Toronto en début de semaine, Moore a déclaré que la récente annonce du président selon laquelle il allait envoyer plus de troupes en Afghanistan pourrait en faire une cible pour son prochain documentaire» écrit le quotidien britannique.
«Beaucoup de personnes à gauche sont en colère. Je n'en suis pas encore là, a déclaré le réalisateur. Clinton n'a pas fait beaucoup pour changer les choses, mais j'ai bon espoir qu'Obama sera capable d'arrêter cela et d'emmener le pays dans une meilleure direction.»
A propos de la guerre en Afghanistan, Moore estime qu'Obama a maintenant le choix: «Il peut décider si cette guerre est celle de Bush ou la sienne. Et elle est en train de devenir la sienne.» Il a ensuite déclaré que si les choses n'ont pas changé dans un an, son prochain film pourrait être sur Obama.
Moore est de plus en plus critique de la politique des démocrates depuis un an, un changement de taille pour le réalisateur qui s'est fait le champion des opposants aux républicains, notamment dans ses films Sicko et Farenheit 911, palme d'or du festival de Cannes en 2004.
Le dernier film de Moore, présenté début septembre à la 66e Mostra de Venise, est une dénonciation de l'impact désastreux des puissances financières sur la vie des Américains. Le journal le Monde écrit:
«Fidèle à son ton, celui d'un cours politique à la fois offensif et drôle, mais comme apaisé d'avoir rempli sa mission, il pose une question: quel prix l'amour du capitalisme fait-il payer à chaque citoyen américain? Amour qui, aujourd'hui, a transformé un rêve en cauchemar pour toutes ces familles qui ont perdu leur travail (14 000 emplois supprimés chaque jour), leurs maisons. Moore nous invite chez ces gens ordinaires dont les vies ont capoté dans le marasme, et se tourne vers Washington, vers les marionnettistes responsables, pour stigmatiser leurs abus, leurs mensonges, leurs "corruptions".»
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Image de Une: Michael Moore, Brave New Films, Flickr, CC