Sciences

L'univers n'est pas en train de mourir: il vit son été indien

Temps de lecture : 2 min

Les données collectées par une équipe internationale de scientifiques montrent que l'univers est en train de mourir lentement. Mais il lui reste en réalité au moins des milliards d'années devant lui.

Le ciel visible depuis la Terre dans 3,75 milliards d'années: notre galaxie se rapproche de plus en plus de la galaxie d'Andromède  | Nasa via Flickr CC License by

L'univers se meurt. Et de mort lente. La nouvelle est tombée, plombante, au beau milieu de ce tranquille mois d'août: l'humanité vit dans un univers sur le déclin. L'équipe internationale de scientifiques qui a posé cet accablant diagnostic a préféré être claire: nous vivons sur le dos d'un vieillard, tout ce qui existe est désormais hanté par la mort. Nos étoiles sont décrépies, nos galaxies décadentes, même nos particules élémentaires ont un pied dans la tombe:

«À partir de maintenant, l’univers est voué au déclin, comme une vieillesse qui durerait pour toujours. Il s’est écroulé sur son sofa, a ramené la couverture sur lui et s’apprête à dormir d’un sommeil éternel», présage Simon Driver, membre du Centre international de recherches radioastronomiques (Icrar) de l’État d’Australie occidentale, cité par Le Monde.

L'équipe de scientifique a mesuré l’énergie produite par 200.000 de nos galaxies et découvert qu’elle était deux fois moindre que celle générée il y a deux milliards d’années. Tel un feu d'artifice gigantesque, l'univers a grillé l'essentiel de son énergie pendant ses jeunes années.

Une seconde après le Big Bang, il brûlait à des milliards de degrés Celsius, dans une densité qui dépasse l'entendement, créant et détruisant des particules à tout va. Aujourd'hui, 13,8 milliards d'années plus tard, il a dépassé son «pic» depuis longtemps. Il libère de temps en temps de l'énergie nouvelle lors de la fusion thermonucléaire dans les étoiles mais, sinon, il vit sur ses réserves générées par le Big Bang, attendant sa fin. Quand la dernière étoile aura été soufflée, notre cosmos deviendra un abîme froid et sans vie.

Alors, c'est ça, nous n'aurions même pas eu le temps de savoir quelle forme il peut bien avoir, s'il est fini ou infini, ou même s'il abrite d'autres civilisations que nous que déjà la partie est terminée? Non, il faut plutôt considérer que l'univers vit son été indien. Son bel âge, celui où l'agitation de la jeunesse laisse place à la sérénité.

Heures sombres

Le temps que le dernier photon ne soit plus détectable, il se sera encore passé cent milliards d'années, estime Simon Driver, cité par le site Stuff.

Le site Quartz donne aussi des raisons de se réjouir: les étoiles qui naissent en ce moment vivront encore plusieurs milliards d'années encore (cinq milliards pour notre soleil). Certaines des plus petites vont même briller pendant plus longtemps que l'âge actuel de l'univers.

Effectivement, dans l'avenir, il y a cette théorie du Big Rip qui menace, où l'univers, de plus en plus étiré et étendu à cause de l'énergie sombre, va finir par se disloquer complètement. Mais un scénario un peu moins dramatique (et plus probable étant donné nos connaissances actuelles) existe lui aussi: l'univers va continuer à se refroidir et à s'étendre pour toujours. Puis notre galaxie va éjecter la plupart de ses étoiles restantes dans un vide cosmique, et ce qui reste va s'effondrer sur son trou noir central. Toute la matière que nous connaissons sera désintégrée. Et c'est seulement là que l'univers tel que nous le connaissons n'existera plus.

Réjouissons-nous, souligne encore le site Stuff, l'humanité n'aura certainement pas à vivre ces heures sombres:

«À ce stade, le Soleil aura déjà avalé la Terre (dans cinq milliards d'années), et notre galaxie aura fusionné avec Andromède (dans dix milliards d'années).»

Pour ceux qui seraient encore inquiets, le site Fusion rappelle que de toute façon, d'ici une centaine d'années, l'humanité aura déjà rendu la planète inhabitable, causant son extinction prématurée. Il n'y a donc vraiment pas de quoi paniquer.

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