Au 7 août 2015, le virus Ebola avait touché 27.895 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, selon les chiffres de l’OMS, et 11.283 en sont mortes. Ce qui laisse près de 16.612 survivants. Mais ces rescapés ne sont pas pour autant tirés d’affaire: la plupart ont des problèmes de santé persistants à cause du virus.
Outre le traumatisme psychologique, près de la moitié des survivants d’Ebola souffrent de douleurs articulaires, qui peuvent être débilitantes et les empêcher de travailler, souligne Daniel Bausch, de l’équipe de soins cliniques de l’OMS. Un quart d’entre eux ont des problèmes de vision qui peuvent aller jusqu’à l’uvéite, une inflammation de l’œil responsable de 10% des cas de cécité dans le monde.
Peu de données
Pour le moment, la communauté scientifique dispose de très peu de données sur ce «syndrome post-Ebola»:
«Nous ne disposons pas des renseignements suffisants pour savoir exactement ce qu’il se passe, expliquait en octobre 2014 le docteur Andrew Ramsay, coordonnateur sur le terrain pour l’OMS à Kenema (Sierra Leone). Mais il est urgent de le découvrir afin de faire tout ce qui est possible pour préserver la vue de personnes qui doivent essayer de reconstruire leur vie.»
Le docteur Alie Wurie, du ministère de la Santé de Sierra Leone, s’attend quant à lui des complications de grossesse chez les femmes qui ont eu Ebola. La plupart font des fausses couches ou donnent naissance à des bébés morts nés souffrant de malformations. Anders Norsdtrom, le représentant de l’OMS en Sierra Leone, souligne que l’organisation va publier des recommandations en août pour les femmes envisageant une grossesse après Ebola.
En juin, une étude a été lancée au Liberia pour mieux comprendre les conséquences à long terme du virus. Le 31 juillet, des enfants nés de parents ayant contracté le virus ont été admis dans l’étude afin de savoir s’ils héritent des complications que leurs parents doivent affronter alors qu’ils croyaient en avoir terminé avec la maladie.