La vague d'hommages à sa mort l’a prouvé. Steve Jobs possède une image de génie de la Silicon Valley, de révolutionnaire de l’industrie high-tech. Ce mythe s'applique aussi au grand chef d’entreprise sud-africain Elon Musk, âgé de 44 ans, le fondateur de SpaceX.
Dans une tribune, le magazine américain MIT Technology Review explique en quoi il est à la fois faux, et qui plus est mauvais pour l’innovation technologique, de trop se focaliser sur ces figures médiatiques pour célébrer le progrès.
Travail d’équipe
Le premier argument d’Amanda Schaffer, l’auteure de l’article, contre cette déification ciblée, est qu’elle oublie le travail d’équipe. Elon Musk et Steve Jobs ont su brillamment innover à des moments opportuns, mais des compétences techniques les ont aussi puissamment portés.
«Jobs a apporté une intensité indéniable dans la conception des produits même s’il n’a pas anticipé quels seraient les principaux usages du Mac, de l’iPod ou de l’iPhone.»
De même :
«Musk dépend fortement de personnes ayant plus d’expertise que lui dans les fusées et les voitures, plus d’expérience en aéronautique et en énergie et peut-être aussi plus de tact social dans la manière de gérer la boîte.»
Ce culte aux figures référentielles empêcherait aussi une prise de recul et une compréhension plus globale de l’évolution technologique. Faire du progrès le fait de quelques héros n’encourage pas à populariser les investissements des organismes gouvernementaux notamment, nécessaires à la recherche.