Depuis un peu plus d’un an, l’Union européenne et les États-Unis ont mis en place des sanctions économiques à l’égard de la Russie, à qui ils reprochent de soutenir les rebelles dans l’est de l’Ukraine. En représailles, le Kremlin a mis en place une liste de produits étrangers désormais interdits à l'importation, et ce dans de nombreux domaines économiques. Depuis, une grande partie des agriculteurs et éleveurs français sont inquiets et subissent le contrecoup de ce manque à gagner.
Le site Buzzfeed rapporte qu’il y a quelques jours, le gouvernement russe a fait une nouvelle mise à jour dans sa liste. Désormais, les préservatifs étrangers pourraient aussi subir les conséquences de l’affrontement entre l’Occident et la Russie. Pour l’instant, les directives données par le gouvernement semblent dire que seul les appareils d’État et les villes devront se passer de marques comme Durex, alors que les magasins pourront continuer à en vendre. Mais comme le souligne le site, Gennadiy Onishchenko, aide du Premier ministre Dmitri Medvedev, a déclaré dans les médias que cette nouvelle restriction allait bien au-delà de la mesure politique:
«Les préservatifs n’ont pas de liens avec la santé, cela va juste forcer les gens à être plus discipliné, stricts et sélectifs dans leurs choix de partenaires, et peut-être que cela sera une sorte de service à la société pour résoudre les problèmes de démographie.»
La Russie au cœur d'une épidémie de VIH
La nouvelle a bien sûr fait réagir les internautes russes, certains préférant s’en moquer en comparant cette décision au rationnement de l’époque soviétique, d’autres en évoquant un problème très grave, celui du sida. Car si le gouvernement a assuré que ces nouvelles mesures n’affecteront pas 98% du marché, elles masquent un problème bien plus profond, celui de l’épidémie de VIH que subit le pays.
Le nombre de Russes qui ont contracté le VIH l'an passé.
En mai dernier, la BBC consacrait justement un reportage au problème du sida en Russie. On pouvait y lire les inquiétudes de médecins, nombreux à dénoncer l’épidémie galopante et le manque de mesures fortes au sein du gouvernement, qui a toujours eu du mal à avouer qu’il y avait bien là un «problème».
Et pourtant, les chiffres sont catastrophiques. En 2013, les nouvelles infections au VIH en Europe de l’Est concernaient des Russes dans 80% des cas, et l’année dernière, 90.000 Russes ont contracté le VIH, dont environ 90 nouveaux cas chaque jour chez les femmes. En tout, le nombre de personnes infectées par a doublé ces cinq dernières années.