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Peine de mort: comment exécuter Romell Broom?

Temps de lecture : 2 min

Voici 25 ans que Romell Broom attend son exécution dans le couloir de la mort en Ohio. Il a été condamné en 1984 pour le viol et le meurtre de Tryna Middleton, une adolescente de 14 ans. L'homme de 54 ans, qui devait mourir par injection létale, n'a pas pu être tué «comme il faut», mardi 18 septembre, peut-on lire sur le Huffington Post.

Les derniers instants de ce prisonnier de Chicago ont tourné au cauchemar, pour lui comme pour l'équipe pénitentiaire. Les médecins ont été incapables de trouver une veine à même de recevoir les trois injections censées mettre un terme à son existence sans douleurs. Au bout d'une heure et demie de recherches, Broom s'est lui même démené pour chercher une veine adéquate, en vain. La seule veine trouvée s'avère inutilisable.

Soumis à une pression insupportable, il éclate alors en sanglots. L'équipe et le condamné se rendent à l'évidence au bout de plusieurs heures: il faut reporter l'exécution, qui ne peut être faite que par injection mortelle, selon la loi de l'Ohio. Une semaine de répit est alors accordée, afin de trouver une solution «moralement acceptable» pour la justice américaine, selon le Huffington Post.

C'est la première fois qu'un tel délai est décidé par le gouverneur de l'Ohio depuis la remise en vigueur de la peine capitale en 1976. Les méthodes d'exécution par injection mortelle créent la polémique régulièrement aux États-unis. Cependant d'autres condamné dont l'agonie s'était prolongée pendant des heures, avaient rendu l'âme dans la journée.

Cette méthode, rétablie en avril 2008, est jugée «non cruelle» par la cour suprême des États-Unis. Trois produits sont administrés: l'un endort, le second paralyse les muscles, le dernier tue. Elle a été interrompue pendant 6 mois dans 10 États, suite à l'interminable agonie de Angel Nievez Diaz, qui a souffert 34 minutes avant de mourir. Selon une étude publiée en avril 2005, par la revue médicale britannique The Lancet, sur 49 injections observées, des souffrances importantes ont été relevées dans 21 cas.

Chaque année, une cinquantaine de personnes sont exécutées aux États-Unis. Cette peine reste applicable dans 38 États, et plus de 3000 détenus attendent la fin dans les couloirs de la mort. Les USA tiennent la troisième place mondiale, après la Chine et l'Iran, dans la liste des pays où se déroulent le plus d'exécutions. Cette pratique est régulièrement remise en question. Une récente polémique soulevée par l'hebdomadaire The New Yorker révèle que des innocents sont victimes de jugements et d'exécutions expéditives, comme ce fut le cas pour Todd Willingham, tué dans le Texas en 2004.

AP Photo/Ohio Department of Correction and Rehabilitation, File

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