Simon Vandereecken est un jeune écrivain, «bâtisseur de sites internet, jukebox humain, dévoreur de livres, citadin baroudeur», comme il se décrit lui-même. Il se définit par ailleurs par deux adjectifs qui entretiennent entre eux une relation étrange, et pas évidente au premier abord: homosexuel et introverti. Deux bouts un peu difficiles à concilier selon lui, alors que la culture LGBT dominante, et particulièrement la culture gaie, est à l’extraversion, affirme-t-il sur le site medium.com.
Sans vraiment savoir pourquoi, Simon Vandereecken s’est toujours senti «distant du monde LGBT». Jusqu’à ce qu’il réalise que le point commun entre les lieux et les événements de la culture LGBT qui le mettaient mal à l'aise était quelque chose qui lui était assez étranger: une joyeuse extraversion, une sociabilité sans réserve. Pas vraiment sa tasse de thé. «Savez-vous à quel point c’est difficile de parler à quelqu’un dans un bar gay?» demande Simon Vandereecken, également lassé d’être accusé de ne pas participer à la marche des fiertés, à mille lieux de son tempérament, lui qui préfère «écrire et parler en tête à tête».
Lieux plus paisibles
Sur la Toile, on voit d’ailleurs de nombreux témoignages de jeunes homosexuels introvertis confier leurs difficultés à rencontrer d’autres personnes de la même orientation sexuelle. «Parlez-moi un peu plus des homosexuels sensibles, des homosexuels introspectifs, des homosexuels spirituels», demandait Raoule Nadeau, fondateur d’un groupe LGBT au sien d’une université québécoise, sur son blog, mauvevaillance.com. «Compte tenu de ma personnalité introvertie et de ce que je recherche, je ne crois pas que c’est dans ces structures (des associations LGBT, ndlr), dans un bar et encore moins en boîte que je trouverai “chaussure à mon pied”», s’inquiète de la même manière un jeune homosexuel sur un blog de Yagg.
En 2007, le magazine Entrepreneur a d'ailleurs placé les bars gays sur la liste des commerces en voie d’extinction avec les disquaires et les cabines téléphoniques, une chronique mortuaire régulièrement alimentée par les fermetures d'enseigne, sans qu'émergent vraiment de nouveaux lieux.
Effrayé par les foules et vite fatigué par les personnalités extravagantes, Simon Vandereecken se demande s’il n’est pas temps de créer des lieux physiques ou des événements pour la communauté LGBT plus paisibles, qui puissent «convenir à tout le monde»:
«Le but n’est pas du tout d’éviter tout contact social, mais de créer quelque chose de différent, un lieu où, au final, il serait même plus facile de nouer contact.»