En 2012 déjà, Li Jinsong et son équipe produisait pour la première fois une grande quantité de sperme artificiel de souris, mais la qualité de celui-ci laissait à désirer. Menée avec l’Académie chinoise des sciences et l’Institut de Shanghai pour les sciences biologiques, la production de cette année a vu la fertilité du sperme artificiel passer de 2 à 20%.
Ces spermatozoïdes artificiels n’ont pas de queue et ne peuvent pas nager comme les spermatozoïdes naturels. Les scientifiques en charge du projet se sont servis du CRISPR-Cas9 pour les concevoir. Il s’agit d’un outil permettant de modifier plusieurs gènes du spermatozoïde en même temps. Ils ont réussi à reprendre toutes les techniques de création de sperme artificiel à partir de cellules souches déjà existantes –mais toujours inefficaces– et se sont servis d’œufs naturels pour laisser se développer les embryons issus de ce nouveau sperme.
20% d’efficacité
«Nos cellules artificielles peuvent servir à générer une armée de souris semi-clonées avec simplicité et efficacité. Ces souris semi-clonés seront en première ligne dans la lutte contre le cancer et d’autres maladies génétiques», selon le professeur Li Jinsong.
Les souris ainsi créées sont dites «semi-clonées» car 50% de leurs gènes sont générés par le sperme artificiel. Malgré les espoirs de lutte contre des maladies génétiques, Li Jinsong prévient qu’une production de sperme artificiel de masse appliquée aux humains pourrait créer une «crise d’éthique». Selon lui, 20% d’efficacité quand il s’agit d’expérience animales, c’est bien, mais appliqué à l’homme cela représente avant tout 80% d’échec.