Les gastronomes avides de nouveautés sont de moindre corpulence et plus concernés par l’équilibre de leur alimentation que les gens aux «palais conservateurs». C’est la conclusion d’une étude réalisée par des chercheurs du Food and Brand Lab de l’université de Cornell et publiée dans la revue Obesity.
502 femmes américaines ont répondu à des questions à propos de leur régime alimentaire, leur perception des aliments nouveaux, leur mode de vie, leurs caractéristiques psychologiques et leur IMC (indice de masse corporelle, qui sert à mesurer la corpulence d'une personne, ici ajusté avec les autres variables de la prise de poids). Précisons cependant que l’IMC, utilisé dans de nombreuses études, est loin de faire consensus comme outil de mesure du surpoids et de l’obésité.
Inconnu gastronomique
Une liste de 16 mets considérés comme «peu communs» aux États-Unis (langue de bœuf, kimchi, anguille, foie, chevreuil, algues, œufs de caille…) a notamment été proposée. Les personnes ayant déjà goûté (au moins une fois) neuf ou plus de ces aliments étaient considérées comme «néophiles alimentaires», c'est-à-dire très curieuses de l'inconnu gastronomique. Le terme s’oppose à la néophobie alimentaire, qui concerne souvent les enfants refusant de goûter de nouveaux aliments.
Les scientifiques ont ensuite analysé toutes ces données. Résultat, «les néophiles alimentaires avaient un IMC plus bas». Et les aventurières du goût étaient aussi, en comparaison avec les autres, plus actives physiquement, plus susceptibles de cuisiner des recettes de leur héritage culturel, d’inviter des amis à dîner et d’être concernées par l’équilibre de leur alimentation.
Apprentissage du bien manger
Lauren Graf, diététicienne à New York, propose à CBS News un début d'explication, en soulignant que «diversifier son alimentation au-delà de sa zone de confort encourage à développer un goût pour les aliments susceptibles d’être plus sains et plus riches en nutriments». Peut-être aussi que l'ouverture aux nouveaux goûts et l'alimentation équilibrée font partie d'un seul et même apprentissage du bien manger.
Même si la relation de cause à effet n’est pas prouvée, l’étude conclut ainsi que «la promotion d’une alimentation plus audacieuse pourrait aider les individus à perdre du poids ou le maintenir, sans subir de restrictions. Étant donné le manque de recherches sur les néophiles alimentaires, de futures études devront examiner leurs caractéristiques et leurs comportements».