Santé

Vos collègues ont-ils raison de se plaindre de la climatisation au bureau?

Temps de lecture : 2 min

Voici de quoi mettre fin aux rixes qui divisent votre open-space.

Hot kitty / Lisa Brewster via FlickrCC License by
Hot kitty / Lisa Brewster via FlickrCC License by

Le débat agite environ 90% des entreprises travaillant en open space (sondage Slate.fr sur un échantillon représentatif d’une personne): comment départager les partisans de la climatisation et leurs farouches adversaires?

Contrairement à la plupart des situations invoquant une décision collégiale, la démocratie ne s’applique pas quand on parle de climatisation.

Lundi 29 juin, les rédactions de Slate.fr et Reader.fr bouillent. Au premier comme au 35e degré. Alors que le thermomètre s’apprête à battre un record en plein soleil, les employés se divisent autour d’un choix cornélien: faut-il, oui ou non, mettre la climatisation? Le choix eût été simple si un de nos collègues (oui, un seul) n’avait pas fait campagne pour stopper notre entrain collectif: «je vais tomber malade, c’est sûr et certain», «c’est mauvais pour la planète», «ça me fait mal à la gorge», «j'ai bientôt plus de voix» (le collègue en question est bavard).

Il a fini par se taire et, la climatisation allumée, la paix était revenue dans le royaume des chatons. Nous étions libérés, délivrés.

Ce genre de débat est récurrent dans les entreprises, été comme hiver. Sauf que, dans notre cas précis, nous avions tous tort sur la façon de gérer la climatisation. Car elle présente bien un risque pour la santé si on s’en sert mal. Il faut distinguer deux choses: les bactéries diffusées par l’air confiné et le choc thermique.

Attention à la maladie du légionnaire

Les climatiseurs, de par leur fonctionnement, entraînent une dégradation de l’air, qu’ils compriment et refroidissent en boucle. C’est dans ce mélange d’air confiné, sec, et d’eau stagnante que se développent de nombreuses bactéries. Sans sortir de son bureau, on risque alors d’attraper la légionellose, aussi connue sous le nom de maladie du légionnaire. Celle-ci se traduit par des maux de tête, des douleurs musculaires et un malaise général, suivis d'une forte fièvre; le malade peut ensuite avoir de la toux et développer une pneumonie. Notons ici que 5 à 15% des cas recensés ont été mortels…

C’est pour cela que, dans les bureaux, la climatisation doit régulièrement être vérifiée et nettoyée par des professionnels. Assurez-vous en auprès de votre employeur. C’est également le cas de la climatisation dans les voitures: il faut l’allumer régulièrement tout au long de l’année et ne jamais être présent dans l’habitacle au moment de l’allumage.

Autre point important: le choc thermique. Si vous décidez d’allumer le climatiseur, il faut s’assurer que la température choisie soit comprise entre 5 et 8°C en dessous de la température extérieure. Quand il fera 35°C dans la rue, il faudra donc régler le climatiseur sur 27°C au minimum. Même chose pour le flux, il ne doit pas être trop fort, surtout pour les personnes assises en dessous du climatiseur. Il serait dommage d’attraper un rhume, une bronchite, ou encore une sinusite avant de partir en vacances.

Sans pour autant oublier l’évidente consommation d’énergie du climatiseur, on ne peut décemment pas nier ses avantages. À moins de trouver des solutions alternatives. En 2013, Rue89 évoquait «des vitres teintées, des toitures végétalisées, peintes en blanc, le système du free-cooling (ces rafraîchisseurs d’air par évaporation), ou encore la mise en place de simples stores».

Le tout étant de garantir, comme le prévoit le Code du travail, la santé de chacun. Et de ne pas les laisser étouffer dans la chaleur. Le centre belge de la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail estime notamment que la température maximale acceptable pour un travail léger est de 30°.

L'explication remercie Jean-Michel Klein, oto-rhino-laryngologiste.

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