Un Russe sur trois considérerait comme probable le risque d’une invasion américaine selon le centre de recherches sociologiques et de sondages russe indépendant Levada. De l’autre côté, les craintes de voir la Russie déclencher un conflit, comme ce fut le cas en Ukraine, s’accumulent. Plus pernicieuse encore, l’hypothèse qu’une guerre n’est désormais plus impossible, vingt-six ans après la fin de la Guerre froide. Cette idée vient de Fyodor Lukyanov, un analyste politique russe interrogé par Max Fisher, journaliste chez Vox, dans un article repéré par Reader.
«L’atmosphère tend à montrer que la guerre n’est plus quelque chose d’impossible. La question qu’il était impossible de se poser il y a quelques années, à savoir: “Va-t-il y avoir une guerre? Une vraie?” Cette question est de retour. Les gens la posent.»
Une thèse corroborée par un document rendu public lors de la conférence de l’Association de l’Armée des États-Unis en octobre 2014 dans lequel étaient envisagés plusieurs scénarios de guerre avec la Russie mais aussi avec la Chine ou encore l’Iran.
Qui, où, quoi, comment?
Selon Vox, le lieu déclencheur le plus probable d’une guerre serait l’Estonie, le long de la frontière russe. Cette petite nation comprenant encore une large minorité russe, le scénario d’une invasion russe pourrait se répéter. Et, puisque ce pays fait partie de l’Otan, il serait donc protégé en cas d’agression.
«Les craintes sont que la Russie pourrait essayer d’exploiter ou d’attiser les tensions dans la communauté russe d’Estonie, comme elle l’a fait en 2014 dans l’est de l’Ukraine. Si une telle crise devait se produire, les membres de l’OTAN pourraient se diviser sur la question de l’intervention –résultant dans la dissolution de l’OTAN comme l’espère peut-être Vladimir Poutine– ou la violence pourrait tout simplement créer une guerre, même nucléaire.»
Reste à savoir comment se déroulerait un tel conflit. Le média américain a donc évalué tous les scénarios possibles, résumé dans une infographie. Plusieurs résultats sont envisagés :
- Dissipation de la crise.
- Guerre, plusieurs millions de morts, victoire des États-Unis.
- Guerre, plusieurs millions de morts, domination de l’Europe par la Russie.
- Guerre, plusieurs millions de morts dans les deux camps, fin de la guerre.
- Destruction du monde, game over.
Si les résultats paraissent un peu fantaisistes, ils ne sont pas à prendre à la légère. Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki par arme nucléaire en 1945 avaient déjà fait à eux seuls environ 150.000 morts.