C’est une «blague» devenue récurrente depuis qu'en 2012 un investisseur d’Apple a demandé lors d’une assemblée des actionnaires à Tim Cook, le PDG, s’il avait envisagé d’utiliser les énormes réserves de cash de la firme (Apple disposait de 97,6 milliards de dollars à l’époque) pour acquérir... la Grèce. «Nous avons pensé à beaucoup de choses», a répondu Cook, mais pas à cette option.
L’idée avait été étudiée sérieusement en mai dernier par un journaliste de Bloomberg, elle refait surface après que le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé vendredi 26 juin au soir la tenue d’un référendum le 5 juillet pour que le peuple grec approuve ou rejette les mesures que réclament ses créanciers, conditions pour continuer d’obtenir le soutien financier des institutions européennes et internationales.
Cash
Entre temps, la réserve de cash d’Apple a augmenté pour atteindre 194 milliards de dollars. Apple a racheté des actions, distribué de généreux dividendes mais elle continue à empiler l’excédent... En effet, selon Leonid Bershidsky, qui a lancé l’idée dans l'article publié par Bloomberg, Tim Cook a promis des projets à couper le souffle pour l’avenir de la firme mais Apple n’a fait qu’améliorer à la marge ses produits, mettre en service son streaming musical et créer une montre connectée, autant d’activités qui ont nécessité peu de capital à investir.
Le pourcentage de liquidités détenues par Apple, Microsoft, Google, Pfizer et Cisco pour que la Grèce récupère les milliards qui lui font défaut
L’article était surtout une manière de rappeler le montant accumulé par les principales multinationales: il faudrait 48% du cash détenu par Apple, Microsoft, Google, Pfizer et Cisco pour que la Grèce récupère les 190 milliards d’euros qui lui font défaut, de quoi faire retomber sa dette à 70% du PIB et lui permettre de retrouver des marges de manœuvres. Et l’accord serait gagnant-gagnant: l’argent de ces multinationales doit être placé ailleurs qu’aux États-Unis pour payer le moins d’impôt possible. La Grèce pourrait remercier ses bienfaiteurs en mettant en place une politique fiscale avantageuse sur le modèle de ce qu’a fait l’Irlande.
Comme s'il avait anticipé l'issue de la crise grecque, le journaliste de Bloomberg écrivait également qu'il était persuadé que le peuple grec accepterait ce deal... par référendum.