France

Attentat en Isère: Yassin Salhi a envoyé le selfie de la tête de sa victime à un Français combattant en Syrie

Temps de lecture : 2 min

Le suspect de l'attaque a reconnu avoir assassiné son patron.

A Saint-Quentin-Fallavier, le 26 juin 2015. REUTERS/Emmanuel Foudrot.
A Saint-Quentin-Fallavier, le 26 juin 2015. REUTERS/Emmanuel Foudrot.

Qui est Yassin Salhi, l'homme suspecté d'avoir décapité un chef d'entreprise de la région lyonnaise avant de provoquer une explosion sur un site gazier en Isère, et comment se sont déroulés les faits qui lui sont reprochés? L'homme de 35 ans, qui a été transféré ce dimanche 28 juin au siège de la police antiterroriste près de Paris dans le cadre de sa garde à vue, a commencé à parler après plusieurs heures de mutisme.

Selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP, il a reconnu avoir tué son patron et «a également donné des éléments sur les circonstances» de cet assassinat. D'après iTélé, il affirme avoir «voulu se suicider en faisant un coup médiatique», évoquant des «tensions», des «conflits» avec son patron et sa femme et le fait que son action «n'aurait rien à voir avec ses convictions et ses pratiques». Deux jours avant les évènements, il aurait fait tomber dans son entreprise une palette de matériel informatique de prix, provoquant une forte dispute avec son employeur.

Des propos à prendre évidemment avec prudence, rappelle la chaîne, selon qui ce scénario pourrait faire partie de sa stratégie de défense pour contrer l'hypothèse «terroriste». Europe 1 rapporte par ailleurs que l'homme a envoyé un selfie avec la tête décapitée de sa victime à un Français originaire de Haute-Saône se trouvant aujourd'hui à Raqqa (Syrie).

D'après Reuters et Le Parisien, il affirme également qu'il a tué sa victime sur un parking avant d'entrer dans l'entreprise.

«Une sorte de double personnalité»

Un ancien éducateur sportif du Doubs qui l'a initié aux sports de combat témoigne, ce dimanche, dans Le Parisien. Il se souvient d'un homme «d'un abord très doux» mais aussi capable d'explosions de colère («Il ne se battait pas: il faisait la guerre»), avec «une sorte de double personnalité». Un homme très religieux («Sa conversation était centrée sur l'islam») et parfois «sous influence» mais à qui la religion avait apparemment «donné des repères» et qui lui avait avoué être allé en Syrie en 2010-2011. Interrogé sur ce qu'il a ressenti en apprenant qu'il était le suspect, il explique:

«Ça m'a bouleversé, et dans le même temps, ça ne m'a pas surpris. [...] C'était une bombe à retardement et je savais au fond de moi qu'un jour elle exploserait. Mais ce n'était pas un meneur: je suis persuadé qu'on l'a utilisé, lobotomisé.»

Fiché «S» de 2006 à 2008

Selon les premiers éléments qui ont filtré de l'enquête, Yassin Salhi a fait l'objet d'une fiche «S» («sûreté de l'Etat») entre 2006 et 2008 en raison de ses liens avec la mouvance salafiste. Selon Le Parisien, il a été une nouvelle fois repéré en 2013 et 2014 pour des liens supposés avec des salafistes, donnant lieu à des notes des services de renseignement –Le Monde évoque à son propos une «surveillance en pointillés». D'après Libération, à Pontarlier, où il est né, «Yassin Salhi était connu pour sa proximité avec un homme surnommé "Grand Ali", passé par l’Egypte et accusé d’avoir participé à un attentat en Indonésie». Ce père de trois enfants n'avait aucun casier judiciaire.

A Saint-Priest (Rhône), où il vivait, comme à Pontarlier ou Besançon (Doubs), où il a vécu, ses voisins ou connaissances avaient fait part de leur incompréhension quand au geste attribué à cet homme décrit comme discret. Interrogée par Europe 1, avant d'être placée en garde à vue, son épouse avait assuré vendredi que son mari n’avait aucun «passé de violences, il est très calme».

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