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Crise en Grèce: Les banques grecques fermées lundi

Temps de lecture : 9 min

Les dernières informations sur l'évolution de la situation en Europe

Crise en Grèce: les banques grecques seront fermées lundiLa queue à un distributeur automatique à Athènes, le 28 juin 2015. REUTERS/Alkis Konstantinidis.
Crise en Grèce: les banques grecques seront fermées lundiLa queue à un distributeur automatique à Athènes, le 28 juin 2015. REUTERS/Alkis Konstantinidis.

Cet article présente les dernières informations sur la crise grecque, dimanche 28 juin, et est régulièrement actualisé. Cliquez ici pour le mettre à jour.

Les banques grecques fermées lundi

Dimanche 28 juin, 19h15. Le patron de la Banque du Pirée a annoncé que les établissements bancaires seraient fermés lundi. Une décision peu surprenante alors des files d'attentes importantes ont été observées aux distributeurs des banques ce dimanche.

Grexit ou Grimbo?

Dimanche 28 juin, 19h10. Alors que l'on parle beaucoup du Grexit, Rue89 nous rappelle utilement l'existence d'un autre néologisme: le «Grimbo», pour «Greece in limbo», «la Grèce dans les limbes». Une situation qui verrait chacune des parties lâcher un peu de lest, avec contrôle des capitaux et engagement à de nouvelles réformes côté grec, et rallonge financière côté européen.

Quand Varoufakis cite House of Cards devant l'Eurogroupe

Dimanche 28 juin, 16h40. Anecdote amusante relevée par le chroniqueur Felix Salmon: dans le discours prononcé par le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis devant ses collègues, samedi, on relève la formule suivante:

«To those who say that, effectively, this is a referendum on the euro, my answer is: You may very well say this but I shall not comment.»

(«A ceux qui disent qu'il s'agit, en fait, d'un référendum sur l'appartenance à l'euro, ma réponse est: c'est votre droit le plus strict de le dire, mais je n'ai pas de commentaire à faire.»)

Une citation qui semble toute droit sortie de la version britannique de House of Cards (1990), où l'antihéros Francis Urquhart dit, quand il veut confirmer off the record des intuitions de ses interlocuteurs: «You might very well think that; I couldn't possibly comment.»


La phrase, réutilisée dans la version américaine, est depuis entrée dans le vocabulaire politique courant outre-Manche, où Varoufakis a passé son doctorat et enseigné à la fin des années 80.

Bruxelles publie les propositions faites à la Grèce avant vendredi

Dimanche 28 juin, 16h25. La Commission européenne a publié sur son site le document préliminaire listant les propositions faites par la Troïka (BCE, FMI, Commission européennes) suite à celles reçues du gouvernement grec. Elle affirme que celles-ci devaient fonder la base d'un «accord global», auquel les Grecs auraient renoncé de manière «unilatérale» en interrompant les négociations dans la nuit du 26 au 27 juin.

Berlin recommande aux Allemands voyageant en Grèce de prévoir du liquide

Dimanche 28 juin, 15h45. Selon l'AFP, le ministère allemand des Affaires étrangères recommande aux Allemands se rendant en Grèce de «prévoir suffisamment d'argent liquide. Une recommandation proche a été faite par le gouvernement néerlandais, qui a expliqué à ses ressortissants qu'il était «possible qu'il soit difficile de payer par carte de crédit».

Les deux avantages du référendum grec

Dimanche 28 juin, 14h45. Deux analyses intéressantes à signaler, plutôt en faveur du référendum grec. Sur le site du think-tank Bruegel, le chercheur hongrois Zsolt Darvas estime que «dans une Union européenne fondée sur le principe démocratique, ce référendum devrait être applaudi. Toutes les autres solutions politiquement envisageables auraient juste prolongé l'incertitude». Sur son blog du New York Times, le prix Nobel d'économie 2008 Paul Krugman, tout en reprochant aux différentes parties d'en être arrivées à cette extrémité, voit deux avantages au référendum: là encore, une réaffirmation du principe démocratique, mais aussi une manière de trancher les opinions contradictoires du peuple grec, entre ras-le-bol envers l'austérité et désir de rester au sein de la zone euro.

La BCE maintient son aide financière à la Grèce

Dimanche 28 juin, 14h30. A l'issue de sa réunion, la BCE a annoncé, coupant court aux rumeurs qui circulaient ce matin, le maintien pour l'instant de l'aide financière d'urgence (ELA) dont bénéficie la Grèce à son niveau actuel.

«J'ai demandé si le président de l'Eurogroupe pouvait convoquer une réunion sans inviter le ministre des Finances d'un pays membre»

Dimanche 28 juin, 13h50. Le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis a publié sur son blog la transcription de son intervention de samedi devant l'Eurogroupe, et raconte en ces mots comment celui-ci s'est terminé:

«Avec le soutien des autres membres, le président de l'Eurogroupe [le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ndlr] a rejeté notre demande d'une extension [des mesures d'aide] et a annoncé que l'Eurogroupe publierait un communiqué attribuant la responsabilité de cette impasse à la Grèce, et a suggéré que les 18 ministres (c'est à dire les 19 ministres des Finances de la zone euro moins le ministre grec) se réunissent à nouveau plus tard pour discuter des moyens et des outils de se protéger contre ses retombées.

A ce moment-là, j'ai sollicité les conseils juridiques du secrétariat pour savoir si un communiqué de l'Eurogroupe pouvait ête publié sans l'unanimité de rigueur et si le président de l'Eurogroupe pouvait convoquer une réunion sans inviter le ministre des Finances d'un pays membre de la zone euro. J'ai reçu cette réponse stupéfiante: "L'Eurogroupe est un groupe informel, il n'est donc pas tenu par les traités ou par des règles écrites. Si l'unanimité est une coutume tacite, le président de l'Eurogroupe n'est pas tenu par des règles explicites". Je laisserai au lecteur la responsabilité de commenter cette incroyable déclaration.»

Une majorité de Grecs souhaitent rester dans la zone euro

Dimanche 28 juin, 12h30. Selon deux sondages publiés par la presse grecque et relayés par Associated Press, les Grecs préfèrent un nouvel accord avec leurs créanciers (sans que le contenu exact de celui-ci soit détaillé...) à une rupture. Les deux enquêtes, réalisées avant la convocation d'un référendum par Alexis Tsipras, donnent respectivement 57% en faveur d'un accord et 29% en faveur d'une rupture, et 47% en faveur d'un accord, 33% en faveur d'une rupture et 18% d'indécis.

L'euro est-il mort samedi 27 juin à 16h?

Dimanche 28 juin, 11h35. «L'euro est-il mort à 16h», samedi? C'est la question que pose Paul Mason, journaliste économique de Channel 4, dans un post publié sur Medium, en référence à la rupture des négociations au sein d'un Eurogroupe réduit à 18 membres, dont le président, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a estimé qu'il pouvait se réunir sans la Grèce. Il s'inquiète notamment du fait que la BCE puisse décider de couper son aide à la Grèce:

«Si cela se produit, nous assisterons à la seconde phase de la cassure psychologique de l'euro, lors de laquelle l'institution chargée de maintenir la stabilité financière et la solvabilité bancaire fait en fait l'inverse.»

La BCE prête à couper les fonds à la Grèce?

Dimanche 28 juin, 11h20. Selon la BBC, la BCE, dont le conseil des gouverneurs se réunit ce dimanche, va mettre fin à la fourniture de liquidités d'urgence (Emergency liquidity assistance, ELA) dont bénéficie la Grèce.

«Tsipras demande à Mamie de décider si l'accord sur la dette est juste»

Dimanche 28 juin, 11h10. L'agence Bloomberg a consacré une chronique assez ironique (voire légèrement méprisante) au référendum grec, intitulée «Tsipras demande à Mamie de décider si l'accord sur la dette est juste»:

«La question de 68 mots soumise au vote cite quatre institutions internationales et demande aux électeurs leur opinion sur deux documents hautement techniques qui n'ont pas été rendus publics avant l'appel à référendum et ont été seulement traduits en grec samedi.»

Les deux documents en question sont intitulés «Reforms for the completion of the Current Program and Beyond» et «Preliminary Debt sustainability analysis». On peut en voir des versions ici.

Dimanche 28 juin, 10h50. Le ministre autrichien des Finances, Johann Georg Schelling, a estimé dans le quotidien Die Presse que le «Grexit» paraissait désormais quasiment inévitable, rapporte l'agence Reuters: «Il est clair que, quelles que soient les circonstances, aucun pays ne peut faire chanter la Commission européenne et les autres pays de la zone euro.»

Dimanche 28 juin, 9h40. Selon l'agence Bloomberg, les négociateurs grecs présents à Bruxelles ce week-end ont appris l'intention de leur propre gouvernement d'organiser un référendum sur les propositions européennes... par Twitter, peu avant minuit vendredi, et alors que l'ambiance des négociations était «plutôt positive».

Le PS ménage Tsipras

Dimanche 28 juin, 9h20. Les socialistes français ménagent pour l'instant le gouvernement d'Alexis Tsipras. Le chef de file des députés PS Bruno Le Roux a ainsi estimé, dimanche matin sur Europe 1, qu'Alexis Tsipras n’est «pas irresponsable du tout. Il discute sur la base d’un programme, qu’il a d’ailleurs, depuis plusieurs mois, mis en œuvre avec un certain nombre d’avancées. [...] La place de la Grèce est dans la zone euro».

Sur Twitter, la députée PS Karine Berger dénonce elle «l'hypocrisie européenne».

La semaine de tous les dangers

Dimanche 28 juin, 8h30. La Grèce se trouve à l'orée d'une semaine de tous les dangers, après l'annonce, le 26 juin, par son Premier ministre Alexis Tsipras d'un référendum le 5 juillet sur les mesures réclamées par ses créanciers. Alors que le plan d'assistance financière européen doit arriver à échéance le 30 juin, faisant planer la perspective d'un défaut de paiement, les ministres des Finances de la zone euro ont reproché à la Grèce d'avoir rompu les négociations et ont tenu une réunion sans elle, à 18, tout en affirmant pour l'instant que son destin était de rester au sein de la zone euro. Le conseil des gouverneurs de la BCE devrait se réunir dimanche.

Voici quelques articles qui permettent de mieux comprendre la situation actuelle:

– Le Monde publie un long article rempli d'informations sur l'état actuel des négociations (ou ce qu'il en reste...). D'après le quotidien, un éventuel contrôle des capitaux serait bien vu par certains ministres grecs car «cela renforcerait le sentiment [que Tsipras] est victime de l’acharnement des créanciers, du FMI, de la BCE, du reste de l’Eurozone», la BCE pourrait être amenée à fermer elle-même des établissements financiers menacés d'insolvabilité et de nombreuses sources proches des négociations dénoncent «l'irresponsabilité» du gouvernement grec. Conclusion rassurante: «Personne n’était capable de garantir, samedi soir, qu’on serait capable de maîtriser la situation politique, économique, voire géopolitique dans les jours et les semaines qui viennent.»

– Dans le même ordre d'idée, Bloomberg estime dans une chronique que la situation actuelle est «un cas d'école de vision politique à court terme et de gestion catastrophique». Pour Vox, «la Grèce est condamnée» et elle et l'Europe n'ont que le choix entre plusieurs désastres. Pour Tony Barber, du Financial Times, on pourrait assister «au premier retour en arrière dans l'intégration harmonieuse au sein de l'Europe».

– Dans Libération, Jean Quatremer consacre un article à Christine Lagarde, «la bad cop du FMI». On y trouve des propos sévères (off, bien sûr) de responsables européens envers l'institution de Washington, jugée trop idéologique dans son analyse de la crise: «Il y a un problème FMI», «Le Fonds est dans une posture idéologique».

– Sortant de son silence médiatique, Dominique Strauss-Kahn a publié sur Twitter un document intitulé «Apprendre de ses erreurs», où il défend, avec des bémols, l'action du FMI face à la crise grecque à la fin de son mandat en 2010-2011. Il appelle à prendre «une direction radicalement différente dans les négociations avec la Grèce», via une restructuration importante de la dette, aussi bien concernant sa maturité que son montant nominal. Il adjure «[ses] amis et anciens collègues de ne pas perdurer dans une voie qui [lui] paraît être une impasse».

– Traditionnellement très critique de l'attitude des pays de la zone euro envers la Grèce, le journaliste de La Tribune Romaric Godin estime qu'il s'agit d'une «victoire à la Pyrrhus» du ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble. Pour lui, «la zone euro [...] est clairement devenue [...] "à deux vitesses" comme le craignait Alexis Tsipras», et s'expose à une nouvelle montée en puissance des partis eurosceptiques. «Ce soir, l'euro est plus faible qu'hier politiquement et structurellement.»

– Un journaliste a publié sur Twitter une photo très symbolique de la crise: celle du distributeur automatique à l'intérieur du Parlement grec. Comme l'explique Quartz, on assiste en effet à une ruée sur les distributeurs.

ATM line inside the Greek Parliament --> Περισσότεροι βουλευτές στο ΑΤΜ παρά στη συνεδρίαση http://t.co/IOwbzt04hB pic.twitter.com/JeusE2pgUu

— Fabrizio Goria (@FGoria) 27 Juin 2015

– A lire également sur Slate: notre infographie de l'éternel recommencement de la crise grecque; notre analyse d'une faillite annoncée et de la dramatisation des négociations; le rappel historique du dernier référendum tenu en Grèce et de celui avorté de 2011.

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